Une scène inquiétante s’est déroulée lundi 9 juin place de la République. En plein direct sur France Info TV, la journaliste Éléonore Bailly a été prise à partie lors d’une manifestation en soutien au bateau humanitaire Madleen, récemment intercepté en Méditerranée alors qu’il tentait de briser le blocus de Gaza. Entre cris, insultes et bousculade, la séquence a provoqué de vives réactions dans les milieux journalistiques.
Alors qu’elle réalisait un duplex en direct aux alentours de 18 heures, Éléonore Bailly a été interrompue par un manifestant scandant « France Info, facho » et « France Info, désinformation ». Sur les images diffusées à l’antenne, on la voit ensuite tenter de repousser quelqu’un hors champ, avant d’être violemment tirée par le bras. Visiblement choquée, elle s’exclame « Ça va bien, oui ! », juste avant que la séquence ne soit coupée.
La présentatrice reprend alors l’antenne, visiblement perturbée : « Éléonore, faites attention à vous, on a vu les images inquiétantes de cette manifestation ».
France Info retire son équipe du terrain
Muriel Pleynet, directrice de France Info TV, a réagi auprès du Figaro, expliquant que la journaliste est « choquée, ainsi que le reste de l’équipe ». Le groupe audiovisuel public a pris la décision immédiate de « débrancher l’équipe du terrain ». « Sur le papier, cette manifestation ne représentait pas de risque, donc nous n’avions pas prévu de dispositif de sécurité. Mais cela va devenir une vraie interrogation. On va devoir y réfléchir avant chaque rassemblement », a-t-elle ajouté.
France Info précise pourtant recourir à des agents de sécurité lors des événements jugés sensibles : manifestations avec risques de débordements, présence de black blocs ou contextes tendus.
France Télévisions porte plainte, la profession réagit
Dans un communiqué, France Télévisions a confirmé que la journaliste Éléonore Bailly allait porter plainte. « Notre reporter a été agressée pendant son duplex par un homme présent à la manifestation, qui l’a également insultée », peut-on lire.
La Société des journalistes (SDJ) de la chaîne a également condamné avec fermeté l’agression : « S’en prendre à une journaliste dans l’exercice de ses fonctions est inadmissible. C’est une grave atteinte à la liberté de la presse ». Elle a exprimé « tout son soutien » à la reporter visée.
Contexte tendu autour de la couverture médiatique du conflit à Gaza
Cet incident intervient dans un climat de forte tension autour de la couverture journalistique du conflit israélo-palestinien. Le rassemblement parisien visait à dénoncer l’arraisonnement du bateau Madleen, intercepté en route vers Gaza. Cette manifestation, pacifique en apparence, a toutefois révélé un rejet grandissant d’une partie du public à l’égard des médias traditionnels, accusés de parti pris.
Source : France Info, Le Figaro.