Le verdict est tombé. Mehdi Nemmouche, figure tristement célèbre du jihadisme français, a été condamné ce vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. L’homme de 39 ans a été reconnu coupable de la séquestration, des actes de torture et de barbarie sur sept otages occidentaux, dont les journalistes français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, entre 2013 et 2014 en Syrie.
La cour d’assises spéciale de Paris a également retenu contre lui l’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, confirmant la dangerosité extrême d’un homme que le parquet qualifie de « jihadiste le plus dangereux incarcéré en France ».
« Je ne m’en excuserai jamais »
Lors de sa dernière déclaration à l’audience, Mehdi Nemmouche n’a exprimé aucun remords. « J’ai été terroriste et je ne m’en excuserai jamais », a-t-il lancé. Une posture glaçante, en cohérence avec sa ligne de défense depuis le début du procès le 17 février : nier avoir été geôlier, tout en revendiquant son engagement militaire auprès de groupes jihadistes en Syrie.
Mais les témoignages des anciens otages, notamment celui de Didier François, ont été déterminants. Le journaliste a affirmé reconnaître « le Mehdi Nemmouche » qu’il connait insistant sur sa voix et son comportement lors de la captivité.
Un passé déjà lourdement chargé
Ce n’est pas la première fois que Mehdi Nemmouche est condamné à perpétuité. En 2019, il avait déjà été reconnu coupable de l’attentat du musée juif de Bruxelles, qui avait fait quatre morts en mai 2014.
Le procès de cette année s’inscrivait dans un effort de vérité sur les réseaux jihadistes de Daech ayant opéré en Syrie et en Irak, notamment sur les conditions de détention des otages occidentaux. Il a également permis de nommer d’autres responsables présumés, comme Oussama Atar et Salim Benghalem, tous deux condamnés par contumace à la prison à vie.
Des peines lourdes pour les coaccusés
Le coaccusé Abdelmalek Tanem, 35 ans, a été condamné à 22 ans de réclusion, avec une période de sûreté de deux tiers. Bien que les anciens otages ne l’aient pas reconnu, la cour a estimé qu’il avait bien participé à leur détention.
Enfin, Kais Al Abdallah, Syrien de 41 ans présenté comme l’ancien numéro 2 de Daech à Raqqa, a écopé de la peine maximale possible : 20 ans de prison. Il aurait joué un rôle-clé dans l’enlèvement des otages français.