You are currently viewing Allemagne : Un magazine d’ultradroite interdit dans le pays 
Couverture du magazine Compact. Image : @Compact

Allemagne : Un magazine d’ultradroite interdit dans le pays 

Le magazine allemand Compact a été interdit par le gouvernement allemand. Ce mensuel a été accusé d’avoir des relations étroites avec le parti ultranationaliste AfD et de prôner la haine contre les Juifs, les personnes issues de l’immigration et la démocratie parlementaire. 

Le 16 juillet 2024, le gouvernement allemand dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Olaf Scholz, a officiellement interdit sa vente et sa diffusion. Ce magazine, qui a vu le jour en 2010, était tiré à plus de 40 000 exemplaires par mois. Il avait déjà été retiré à la vente de deux grandes chaînes de magasins en Allemagne, au mois de février. En juin 2023, le fondateur de ce magazine : Jürgen Elsässer avait déclaré ouvertement : « Nous voulons renverser le régime ». Compact donnait aussi régulièrement la parole à des représentants du parti Alternative pour l’Allemagne, l’AfD, et notamment au chef du parti : Björn Höcke. Il a été récemment condamné à des amendes pour avoir utilisé publiquement un slogan nazi interdit. 

Le magazine véhiculait des messages de haine contre les Juifs, les immigrés, relayait des théories du complot, et se revendiquait comme pro-russe dans le conflit Russie-Ukraine. 

Pour interdire Compact, la ministre de l’Intérieur, s’est appuyée sur la loi fondamentale, dont l’article neuf stipule : « Les associations dont les objectifs ou les activités sont contraires aux lois pénales ou qui s’opposent à l’ordre constitutionnel ou à l’idée d’entente entre les peuples sont interdites ». 

Les autorités ont noté une corrélation entre la lecture régulière du magazine et l’implication dans des activités extrémistes. Les rapports des services de renseignement intérieur ont mis en évidence le danger que représentait ce média pour la sécurité publique. 

De la censure en Allemagne 

Le contexte politique et social de l’Allemagne a joué un rôle crucial. Face à la montée de l’extrême droite en Europe et à la résurgence de la violence néonazie, le gouvernement a ressenti la nécessité de prendre des mesures fermes pour contrer l’influence des mouvements extrémistes. L’interdiction de Compact fait partie d’une série d’actions visant à renforcer la démocratie et à protéger les valeurs du pays, même si cela se fait au détriment de la liberté d’expression, ce qui n’est pas un signe de bonne santé pour le débat démocratique.

L’interdiction de Compact a déclenché une tempête de réactions contrastées. D’un côté, de nombreux défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie ont applaudi la mesure, la considérant comme une étape nécessaire pour protéger la société des idéologies extrémistes. De l’autre, les défenseurs de la liberté de la presse et d’expression soutiennent que, même si les opinions exprimées par Compact sont répugnantes pour beaucoup, la censure d’un média, quelle que soit son orientation, porte atteinte à un pilier fondamental de la démocratie. 

Dans une déclaration commune, les dirigeants de l’AfD, Alice Weidel et Tino Chrupalla, ont dénoncé un coup dur contre la liberté de la presse et la diversité d’opinions.

Laisser un commentaire