Dans une interview accordée à LifeSiteNews, publiée le 9 mars dernier, Kyle Clement, assistant du Père Chad Ripperger, un exorciste rénomé, a abordé des sujets controversés liés à la franc-maçonnerie et à son incompatibilité perçue avec les doctrines de l’Église catholique. Ce dialogue fait partie d’une série d’entretiens explorant les intersections profondes entre spiritualité, exorcisme et influences sociétales.
Selon Clement, la franc-maçonnerie, souvent perçue comme une institution bénigne axée sur les fraternités et les œuvres de charité, cache en réalité des racines plus sombres et conflictuelles avec l’Église catholique. Il la décrit non seulement comme une opposition sociétale mais également comme une extension de l’Illuminati, un groupe historiquement contre la gouvernance de l’Église et ses doctrines.
Incompatibilité doctrinale
La base de l’incompatibilité entre l’Église catholique et la franc-maçonnerie, selon Clement, réside dans les fondements doctrinaux de chaque institution. L’Église catholique, prônant la vérité absolue à travers le Christ et ses sacrements, se heurte aux principes de la franc-maçonnerie qui, d’après lui, sont fondés sur la séparation de l’Église et de l’État et sur des pratiques qui parodient et blasphèment les rites catholiques. Selon lui, « La franc-maçonnerie a été fondée en opposition, une opposition sociétale à l’Église catholique ». « Tout ce qui est dans la franc-maçonnerie a une racine dans l’Église catholique. »
L’Illuminisme et son impact
Clement trace l’origine des pratiques maçonniques à l’époque de l’Inquisition espagnole, où des groupes comme les Illuminados « identifiée en 1471 par le Cardinal Torquemada » défiaient l’autorité de l’Église.
Il rappelle que « Illuminados, ou Illuminati », désignait à l’origine ceux qui venaient d’être baptisés entre le Samedi Saint et le Dimanche des Rameaux, « ceux récemment illuminés par les eaux du baptême ». Cette analogie, relève selon lui, d’une « moquerie » et d’une « parodie », « en place depuis bien longtemps ».
Il évoque les liens entre les illuminados et divers groupes religieux, y compris certains courants du judaïsme, de l’islam, et des mouvements réformistes, mais aussi sociaux, les décrivant comme « des nobles espagnols de niveau moyen », qui étaient « agacés » par la « Couronne d’Espagne, qui était très catholique ».
La Réforme et la franc-maçonnerie
La période de la Réforme est identifiée comme un tournant décisif où la franc-maçonnerie a commencé à formaliser ses rituels, se moquant de la Messe catholique et intégrant des éléments de sorcellerie et de magie noire. Clement décrit comment, après la Réforme, la franc-maçonnerie a commencé à se structurer en une organisation qui imite et parodie les liturgies de l’Église.
Selon l’exorciste, « La franc-maçonnerie, à travers ses programmes sociaux et diverses autres choses, est devenue le visage socialement acceptable du satanisme, du luciférisme, et de ces [complots] contre l’Église catholique ». « Le Grand Architecte de l’Univers est identifié dans les degrés supérieurs comme Lucifer. »
1717, marque selon lui, un tournant « lorsque toutes les loges maçonniques du monde » se sont réunis à la Grande Loge Orientale à Paris, « et ont codifié, ou ont donné naissance à, une structure universelle », « sur l’élan de diverses révolutions, et coups d’État, et perturbations de leaders couronnés ».
Conséquences et excommunication
La position de l’Église catholique sur la franc-maçonnerie est claire et inébranlable selon Clement. Depuis 1738, divers documents papaux ont maintenu l’excommunication comme peine pour l’adhésion à des sociétés secrètes comme la franc-maçonnerie. Cette position souligne la profondeur des divergences idéologiques et théologiques entre les deux entités. Selon lui, « Il est incohérent et irréconciliable pour un homme ou une femme d’être membre de la Loge maçonnique, ou de l’une de ses affiliées, et d’être catholique ».
Toutefois Clément, lie « le faux œcuménisme issu de Vatican II », « à la franc-maçonnerie ». Il dénonce le fait que le cardinal, Francesco Coccopalmerio, connu pour avoir assisté une orgie avec consommation de cocaïne au Vatican en 2017, affiche ses liens avec les francs-maçons, en ayant participé le 16 février dernier à une conférence organisée à Milan, par le Grand Orient d’Italie, la principale loge maçonnique du pays. Organisée par le Groupe de recherche et d’information socio-religieuse (GRIS), la conférence « Église catholique et maçonnerie » était présidée par le Grand Maître du Grand Orient, Stefano Bisi, ainsi que par d’éminents membres de la hiérarchie catholique, ce qui est une « erreur » selon Clément, qui conclut sur une note sans concession, affirmant que la franc-maçonnerie et l’Église catholique ne peuvent être réconciliées. Il critique ces tentatives modernes de faux œcuménisme qui tenteraient de rapprocher ces deux institutions, les qualifiant d’attaques contre l’intégrité du dépôt de la foi.
Cette interview souligne la profondeur des tensions entre la franc-maçonnerie et l’Église catholique, illustrant un conflit qui dépasse les simples différences de croyance pour toucher aux fondements mêmes de l’identité et de l’autorité religieuse.