Dans un communiqué officiel, le président de la Métropole, Bruno Bernard, a exprimé hier, sa profonde déception face à la décision de suspendre le projet du RER Lyonnais. Ce projet était une composante essentielle du volet Mobilités du Contrat de Plan État-Région (CPER) 2021-2027, visant à désaturer le réseau ferroviaire lyonnais et à offrir des alternatives de transport durables aux habitants de la région.
Lors de sa présentation des voeux à la presse qui s’est déroulée le 26 janvier dernier, le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard avait déjà exprimé son mécontentement face à la politique régionale en matière de ferroviaire. Il déplorait l’impasse des discussions sur le volet mobile du Contrats de plan État-Région (CPER) entre l’État et la région, alors que les dossiers ferroviaires, relevent de leur compétence commune. Bruno Bernard constatait également que le président de la Région, et Young Leader de la fondation France-Amérique, Laurent Wauquiez, menait une politique axée sur le financement routier, citant l’exemple du contournement du Puy-en-Velay pour 240 millions d’euros, ce qui a conduit à une « insuffisance des budgets sur le train depuis près de 10 ans ».
Devant les journalistes et graphique à l’appuie, le président de la Métropole avait montré la pertinence du projet de Contournement Ferroviaire de l’Agglomération Lyonnaise CFAL, primordiale selon lui pour désengorger la gare de Part-Dieu et améliorer le transport ferroviaire alors que le tunnel international du Lyon-Turin devrait être opérationnel en 2032. Bruno Bernard se disait même prêt à mettre la main à la poche, en finançant 5 millions d’euros sur les 220 millions nécessaires à la réalisation des premières études du CFAL et des accès au Lyon-Turin, alors que cela ne relève pas des compétences de la Métropole.
Dans son communiqué, Bruno Bernard regrette qu’à moins de quatre ans de l’échéance du CPER, le volet Mobilités n’est toujours pas « finalisé » et que la Métropole de Lyon n’a pas été associée aux préparatifs, ni informée des avancées. Selon lui, « le protocole d’accord préalable présenté ce jeudi 16 mai entre l’État et la Région est décevant pour tous les acteurs qui attendent de réels investissements pour désaturer l’étoile ferroviaire lyonnaise ».
Le président de la Métropole de Lyon rappelle qu’initialement, le mandat confié à la Préfète de région en juin 2023 prévoyait un minimum de 182 millions d’euros pour l’enveloppe de l’État dédiée aux Services Express Régionaux Métropolitains (SERM), mais « alors que les Métropoles de la région ont cosigné un courrier au Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dans lequel elles réitèrent leur détermination à soutenir l’émergence des RER métropolitains, l’enveloppe est subitement réduite à 147 M€ ». Selon Bruno Bernard, « Ce recul financier est encouragé par la Région qui a refusé le financement à parité avec l’État« . « De plus, elle a minimisé son enveloppe en refusant de cofinancer des investissements cruciaux pour le développement des services ferroviaires. »
Bruno Bernard constate une nouvelle fois que La Région a choisi d’investir massivement dans les infrastructures routières, en obtenant parallèlement un relèvement de l’enveloppe de l’État pour les routes à 184 millions d’euros, bien au-delà des 169 millions initialement mandatés. « Les projets de RER métropolitains sont donc les grands oubliés de ce choix politique », regrette le président de la Métropole.
Il rappelle que depuis septembre 2020, la Métropole de Lyon a proposé à la Région une coopération, y compris des cofinancements pour renforcer la desserte ferroviaire, et qu’« En lien avec SYTRAL Mobilités, elle reste déterminée à soutenir l’émergence d’un service RER à l’échelle de l’aire métropolitaine ».
Bruno Bernard souligne que « Le recul financier acté par ce CPER Mobilités pénalise avant tout les habitants des couronnes périurbaines, des villes et bourgs d’Auvergne-Rhône-Alpes où depuis des années, des solutions sont vivement attendues par les habitants et les entreprises pour les trajets vers les métropoles ». « Il est grand temps de leur offrir des solutions de mobilités alternatives à la voiture individuelle, pour réduire leur budget transport, le trafic routier et nos émissions de gaz à effet de serre. »