You are currently viewing L’OMS veut remplacer l’ingérence des industriels du Tabac
Photo : DR.

L’OMS veut remplacer l’ingérence des industriels du Tabac

L’Organisation mondiale de la santé soutenue par la fondation du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Michael Bloomberg, intensifie ses efforts pour lutter contre l’influence néfaste de l’industrie du Tabac en influençant les politiques de Santé publique de ses états-membres, en développant notamment les systèmes de surveillances.

Selon le dernier rapport sur les tendances du tabagisme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié le 16 janvier, le nombre d’adultes consommant du tabac dans le monde a diminué, s’établissant actuellement à 1,25 milliard. Les données de 2022 indiquent une baisse continue du taux d’usage du tabac à l’échelle globale, avec environ 1 adulte sur 5 consommant du tabac, contre 1 sur 3 en 2000.

Ce rapport révèle que 150 pays réussissent à réduire l’usage du tabac. Le Brésil et les Pays-Bas, ayant mis en œuvre les mesures du programme de lutte antitabac MPOWER lancé en 2008 dans le contexte de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), enregistrent des succès notables, d’après l’agence onusienne affiliée au Forum économique mondial.

Ce programme se compose de six stratégies clés visant à réduire la demande de tabac de manière efficace et rentable. Ces mesures comprennent : la surveillance de la consommation de tabac et des politiques de prévention ; la protection de la population contre la fumée du tabac ; l’assistance à ceux qui souhaitent arrêter de fumer ; la sensibilisation aux dangers du tabagisme ; l’application de l’interdiction de la publicité, de la promotion et du parrainage en faveur du tabac ; et l’augmentation des taxes sur les produits du tabac.

L’OMS relève que le Brésil du contributeur du FEM, Lula a réalisé une réduction relative de 35 % depuis 2010, tandis que les Pays-Bas du contributeur du FEM, Mark Rutte, sont sur le point d’atteindre l’objectif de 30 %.

Le Directeur du Département de Promotion de la Santé de l’OMS, le Dr Ruediger Krech, souligne que « Des progrès significatifs ont été réalisés dans la lutte contre le tabagisme ces dernières années, mais il n’est pas question de se reposer sur nos lauriers ». « Je suis stupéfait par les manœuvres auxquelles l’industrie du tabac recourt pour poursuivre ses profits au détriment de nombreuses vies. Dès qu’un gouvernement pense avoir gagné la lutte contre le tabac, l’industrie saisit l’occasion pour manipuler les politiques de santé et vendre ses produits mortels. »

L’OMS encourage les pays à poursuivre la mise en place de politiques de contrôle du tabac et à lutter contre les ingérences de l’industrie du tabac. Elle relève qu’actuellement, la région Sud-Est de l’OMS détient le pourcentage le plus élevé de consommateurs de tabac, avec 26,5 %, suivie de près par la région européenne à 25,3 %. D’ici 2030, la région européenne de l’OMS devrait avoir le taux le plus élevé au monde, avec une prévalence de juste au-dessus de 23 %. Les taux d’usage du tabac parmi les femmes dans cette région sont plus du double de la moyenne mondiale et diminuent beaucoup plus lentement que dans les autres régions.

Bien que le nombre de consommateurs ait diminué au fil des années, le monde ne parviendra qu’à une réduction relative de 25 % de l’usage du tabac d’ici 2025, manquant l’objectif global volontaire de 30 % par rapport à la base de référence de 2010. Seulement 56 pays atteindront cet objectif, soit quatre de moins que lors du dernier rapport en 2021. Certains pays n’ont vu que peu de changements dans la prévalence de l’usage du tabac depuis 2010, tandis que six pays observent une hausse de la consommation : le Congo, l’Égypte, l’Indonésie, la Jordanie, Oman et la République de Moldavie.

L’OMS exhorte les pays à accélérer leurs efforts de lutte antitabac, « car il reste encore beaucoup à faire ». Le « Global Tobacco Industry Interference Index 2023 », publié par STOP (Stopping Tobacco Organizations and Products) un réseau d’organisations universitaires et de santé publique opérant à l’échelle mondiale dans le cadre de l’Initiative Bloomberg pour réduire l’usage du tabac et le Global Center for Good Governance in Tobacco Control, un organisme qui collabore avec des défenseurs, des gouvernements et des institutions du monde entier pour s’attaquer à l’ingérence de l’industrie du tabac soutenu également par Bloomberg Philantropies, la fondation du contributeur du FEM, Michael Bloomberg, montre que « les efforts pour protéger les politiques de santé de l’ingérence accrue de l’industrie du tabac se sont détériorés dans le monde entier ».

Selon l’OMS, des enquêtes nationales montrent régulièrement que les enfants âgés de 13 à 15 ans dans la plupart des pays utilisent des produits à base de tabac et de nicotine. Pour protéger les générations futures et garantir que la consommation de tabac continue de diminuer, l’OMS dédiera la Journée mondiale sans tabac de cette année à la protection des enfants contre les ingérences de l’industrie du tabac.

Le mois prochain, les pays se réuniront au Panama pour la 10e Session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), où selon l’agence onusienne, l’industrie du tabac tentera d’influencer les politiques mondiales de santé en proposant des incitations financières et en nature, interférant ainsi avec le droit des pays à protéger la santé de leur population. L’OMS affirme que « Renforcer la CCLAT est une priorité de santé mondiale définie dans les Objectifs de Développement Durable », des Nations Unies. Elle se tient prête à « soutenir les pays pour défendre les mesures de contrôle du tabac basées sur des preuves face aux ingérences de l’industrie ».

Laisser un commentaire