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Franc-Maçonnerie : Le Grand Orient de France s’attaque à « l’Urgence éducative »

Le Grand Orient de France a organisé vendredi à Lyon, une conférence intitulée « L’Urgence éducative : résister » dans le cadre de son cycle « Utopia Maçonnica » dont le fil rouge est la résistance aux atteintes à la laïcité, au racisme, à l’antisémitisme, ainsi qu’au péril identitaire et à l’obscurantisme religieux. Cet évènement a vu la participation de Philippe Foussier, ancien grand maître du Grand Orient de France et auteur de « Combats Maçonniques », ainsi que de Bernard Ravet, ancien proviseur dans les quartiers nord de Marseille, militant de la Licra et franc-maçon, auteur de « Principal de Collège ou Imam de la République ? ».

Le modérateur a souligné en introduction que le Grand Orient de France, considéré par certains, à commencer par l’Abbé Barruel, comme l’instigateur de la Révolution française, comme semblerait le démontrer la présence dans les loges dans les années 1780 de figures telles que Condorcet, Danton, Robespierre, Mirabeau, le docteur Guillotin, ou le Duc d’Orleans qui était d’ailleurs son grand maitre, « se veut le gardien vigilant de la République ». « L’école, la République et la Franc maçonnerie ont pour ambitions de faire des hommes des citoyens libérés par la raison des obscurantistes et des intégrismes. »

Il a indiqué que cette conférence avait pour vocation dans une actualité jalonnée par l’assasinat de Samuel paty et de Dominique Bernard, « de défendre » l’École mise en place par le maçon, Jules Ferry.

Si le rôle joué par la Maçonnerie durant la Révolution française peut prêter à discussion, il ne fait, en effet pas de doute, qu’elle est à l’origine de « l’Ecole publique, laïc, obligatoire », mise en place par Ferry, comme nous l’a confirmé l’ancien grand maître du Grand Orient Philippe Faussier.

Lors de la conférence, il a déclaré que le Grand Orient de France a consacré des grands travaux à l’école, depuis la IIIe république, mais que depuis une dizaine d’année, il a choisi de « placer sa décision collective sous les hospices de Jean Zay », ministre de le la justice, de l’enseignement populaire, lui aussi franc-maçon, qui avait prohibé le prosélytisme religieux en 1936 par une circulaire.

Il a d’ailleurs convoqué l’héritage de « Condorcert, Jean Jaures, Jules Ferry », et de Ferdinand Buisson, qui n’était pas franc-maçons, « nul n’est parfait ». Celui qui a été directeur de l’enseignement primaire en France de 1879 à 1896 et a présidé la commission parlementaire chargée de mettre en œuvre la loi de séparation des Églises et de l’État, est connu pour son combat en faveur d’un enseignement laïque. Foussier a cité ce dernier qui affirmait que « Le premier devoir d’une république c’est de faire des républicains ». Il a également cité Jerome Fourquet, auteur de « L’Archipel Française » et directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP, disant partager sa vision d’une ghettoïsation de la France, tout en regrettant que de nombreuses familles fuient le public au profit du privée.

L’auteur des « Combats Franc-Maçon » a abordé les défis que doit affronter selon lui, l’école et ses idéaux, critiquant ceux qui « s’émeuvent que l’on face chanter l’hymne nationale lors du Service National Universel ».

Foussier a exprimé sa préoccupation face à l’influence grandissante du libéralisme et des identités ethniques et religieuses qui menacent l’universalisme républicain, citant des exemples de réunions « racisées » organisées par certains syndicats. Il a d’ailleurs renvoyé dos à dos, « Robert Ménard qui tient des registres ethno religieux » et ses « cousins syndcialistes radicalisés ». L’ancien grand maitre du Grand Orient a insisté sur la nécessité pour l’école de fournir à nouveau les outils nécessaires aux élèves, pur qu’ils puissent « s’affranchir de toute tutelle » , plutôt que de les enfermer dans des identités prédéfinies basées sur leur passé ou leur origine.

Foussier estime nécessaire de conserver des « exigences culturelles et éducatives élevées » malgré les « défis », et de ne pas céder au cynisme ou à la résignation face aux difficultés contemporaines. Enfin, il a appelé de ses voeux une redéfinition de l’éducation qui rejette les idéologies différencialistes et qui réaffirme l’importance de l’école en tant qu’« asile inviolable ».

Bernard Ravet martèle qu’il y a urgence à défendre l’Education nationale face aux influences religieuses et communautaires

Bernard Ravet a abordé la crise qui frappe selon lui, le système éducatif français, soulignant « un état d’urgence éducative » caractérisé par la « violence », le « harcèlement », et le sentiment général de « dégradation » au sein et autour des établissements scolaires. Il a fait un parallèle entre l’urgence éducative et l’urgence climatique, mesurable grâce aux études du GIEC. Pour mesurer l’urgence éducative, il y a selon lui, « les données fournies par les chaines d’informations en ligne, qui favorise les discours extrémistes », « les données sur les atteintes à la laïcité », grâce à « la mise en place d’un conseil des sages de la laïcité en 2019 ».

Le maçon a exprimé une préoccupation profonde pour la perte de l’aura protectrice et émancipatrice traditionnellement associée à l’école républicaine, notamment en matière de harcèlement, mais aussi des bagarres.

Ravet a pointé la responsabilité des élèves, notant que « depuis le début de la pandémie, certains éleves ont eu du mal à revenir à l’école », mais aussi celles des « familles démissionnaires » ou de celles qui « surinvestissent l’école » et notamment l’enseignement privé, regrettant « l’individualisme des familles ».

Il a évoqué la crise de professeurs, qui s’autocensures et « doute », leur manque d’adaptation aux réalités contemporaines, exacerbé par une formation initiale insuffisante et des conditions de travail difficiles, notamment dans les quartiers défavorisés. Il a regretté que l’on ne puisse plus évoquer lors des conseils d’administration, l’achat de viande « tuée habituellement », s’indignant de la perte des valeurs républicaines face aux influences religieuses et communautaires.

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