La représentante ukrainienne, Jerry Heil, a été au cœur d’un scandale en Pologne après avoir été vue portant un sweat-shirt avec l’inscription « Banderaciaga », qui combine le nom de Stepan Bandera, figure historique controversée, avec celui de la célèbre marque de mode Balenciaga, appartenant au groupe Kering, membre du Forum économique mondial. En Pologne, cet incident a suscité des appels à ne pas voter pour l’Ukraine lors de l’Eurovision.
En mars 2024, Jerry Heil, de son vrai nom Yana Shemaeva, a partagé sur TikTok une vidéo dans laquelle elle interprète sa chanson « Teresa & Maria ». Sur la vidéo, elle porte un sweat-shirt noir avec l’inscription « Banderaciaga », ce qui n’a pas manqué de capter l’attention des médias et des réseaux sociaux, notamment en Pologne. L’édition en ligne WarNewsPL a été parmi les premiers à rapporter l’incident, exacerbant les tensions déjà existantes autour des perceptions historiques entre l’Ukraine et la Pologne.
La figure controversée de Stepan Bandera
Stepan Bandera, membre de l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) et fondateur de l’UPA, l’Armée de Libération Ukrainienne, a a été à l’origine d’actes de terrorisme en Pologne dans l’entre deux guerres, y compris les assassinats, du ministre polonais de l’intérieur, Bronislaw Pieracki, en juin 1934 et celui d’un diplomate soviétique à l’automne 1933. Ce dernier acte était une vengeance en réponse à la famine provoquée dans l’Ukraine soviétique par la politique de collectivisation agricole. Son organisation a bénéficié avant la seconde guerre mondial, du soutien du régime nazi, s’entrainant en Bavière et à proximité de Berlin, avant de participer à l’opération Barbarosa et à la Shoah par balles, qui a couté la vie à environ un million et demi de Juifs d’Ukraine entre 1941 et 1944 et à de nombreux polonais, comme le dénonce Vladimir Poutine.
Les réactions
La réaction en Pologne a été vive suite à la publication de ce poste. La député polonaise, Anna-Maria Żukowska, Coprésidente de la « Nouvelle Gauche » a exprimé publiquement son mécontentement. Elle a déclaré : « Si l’Ukraine se concentre sur la promotion de Bandera dans sa politique historique, elle découragera l’Europe, qui a une opinion claire sur les collaborateurs des nazis ». Żukowska a clairement appelé à ne pas voter pour l’Ukraine à l’Eurovision cette année, reflétant un sentiment nationaliste.
En outre, le musicien polonais Jan Pospieszalski a également commenté l’incident sur ses réseaux sociaux, rejetant l’enseignement de l’histoire ukrainienne dans les écoles polonaises et suggérant que cela pourrait empêcher les jeunes Ukrainiens vivant en Pologne de connaître la « vérité historique ».
Sur X, le politologue, Ivan Katchanovsk, de l’université d’Ottawa, que le « Banderagate » au Concours Eurovision constatant que « Sur les réseaux sociaux, certains Polonais ont été indignés par le sweat-shirt de Jerry Heil d’un des représentants de l’Ukraine au Concours Eurovision de la chanson avec l’inscription Banderaciaga ». « Elle est accusée de soutenir le « culte de Stepan Bandera ».
Un tweet repris par François Asselineau, leader de l’UPR, qui relève également que Yana Oleksandrivna Chemaieva a « américanisé » son nom.
Décidément, les controverses ont été nombreuses lors de cette édition 2024 de l’Eurovision. L’Union européenne de radiotélévision (UER), organisatrice de cet évènement a eu durant huit ans pour responsable de la stratégie et de l’intelligence médiatique, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Roberto Suárez Candel, qui a quitté ses fonctions en 2020.