Pamiers, une petite ville en Ariège, s’est unie dans le deuil ce samedi après-midi lors d’une marche blanche poignante pour honorer la mémoire d’Alexandra Sonac et de sa fille Camille. Leur vie a été brutalement écourtée tôt le mardi 23 janvier, lorsqu’elles ont été tragiquement fauchées, dans des conditions qui restent à éclaircirent, sur un barrage mis en place par des agriculteurs.
Entre 3000 et 4000 participants, revêtus de blanc et tenant des roses blanches, se sont rassemblés dans la cour du lycée agricole de Pamiers, un lieu symbolique puisqu’Alexandra, âgée de 36 ans, y avait fait ses études et Camille, seulement âgée de 12 ans, aspirait à y commencer son cursus.
Jean-Michel, le père de famille et mari d’Alexandra, gravement blessé dans l’accident, survit mais reste hospitalisé, sa vie n’étant plus en danger.
Philippe Lacube, président de la Chambre d’agriculture de l’Ariège, a souligné l’ampleur de la solidarité et de l’émotion qui a transcendé les frontières de l’Ariège et du secteur agricole. « C’est une tragédie qui frappe le monde agricole local », a-t-il exprimé, marquant l’impact profond de cette perte sur la communauté.
L’accent a été mis sur le souhait des organisateurs de la marche de préserver le caractère intime et respectueux de cet hommage. Les élus étaient invités à laisser leur écharpe officielle et la presse à garder ses distances, pour que le cortège reste un moment de recueillement.
La marche a débuté après une minute de silence observée au lycée agricole, se dirigeant ensuite vers le site du tragique événement. Des agriculteurs, témoins de la nuit fatidique, ont affiché une banderole d’hommage sur le parcours.
« J’ai beaucoup pleuré », a confié une amie de l’adolescente qui est décédée à nos confrères de BFMTV.
L’enquête sur l’accident a mené à la mise en examen de l’automobiliste responsable pour homicides involontaires aggravés. L’individu, de nationalité arménienne tout comme ses deux passagers, s’était engagé sur la route malgré sa fermeture, percutant violemment un mur de bottes de paille.
Quatre jours après le drame, la tension reste palpable en France, avec des blocages persistants sur plusieurs axes majeurs par des agriculteurs. Malgré les annonces du Premier ministre jugées insuffisantes par les syndicats agricoles, ceux-ci continuent de revendiquer leurs droits. 38 blocages étaient en cours samedi, à travers la France, mobilisant près de 700 agriculteurs. Les Jeunes Agriculteurs envisagent des actions à Paris lundi, bien que les décisions finales restent à prendre.
