Alors que le conflit en Ukraine entre dans son quatrième printemps, Volodymyr Zelensky poursuit ses efforts diplomatiques européens. Ce dimanche à Rome, le président ukrainien a rencontré le pape Léon XIV et le vice-président américain J. D. Vance dans une double séquence hautement symbolique.

Il était un peu plus de midi, place Saint-Pierre, quand le pape Léon XIV s’est exprimé devant les fidèles rassemblés pour la traditionnelle prière du Regina Coeli. Ses mots, sobres mais fermes, ont résonné à quelques heures de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky. Le souverain pontife a évoqué l’« Ukraine martyrisée », en appelant à des « négociations pour une paix juste et durable ». 

Rencontre haute en symboles au Vatican

La rencontre entre le pape et le président ukrainien, tenue à huis clos, a duré près d’une heure. Elle intervient dans un contexte où l’Église catholique cherche à jouer un rôle de médiateur discret dans un conflit qui déchire l’Europe de l’Est depuis plus de trois ans. L’échange entre Léon XIV et Zelensky, même s’il n’a pas débouché sur une annonce concrète, revêt une portée hautement diplomatique. Kiev cherche non seulement un soutien politique mais aussi moral et spirituel dans sa quête de légitimité.

Zelensky a remercié le Vatican pour ses appels constants à la paix. Son entourage assure que les discussions ont porté sur la situation humanitaire en Ukraine et la libération des prisonniers de guerre. Si le Vatican s’efforce de maintenir un canal de dialogue ouvert avec toutes les parties, y compris Moscou, la position du pape en faveur d’un cessez-le-feu durable apparaît de plus en plus claire dans ses interventions publiques.

Soutien américain réaffirmé par J. D. Vance

Dans l’après-midi, le président ukrainien s’est également entretenu avec J. D. Vance, vice-président des États-Unis, présent à Rome pour une série de réunions européennes. Cette rencontre intervient dans un climat politique agité à Washington, où le soutien américain à Kiev continue de faire l’objet de débats internes, à l’approche des élections présidentielles.

J. D. Vance, figure centrale du courant isolationniste au sein du Parti républicain, a adopté un ton plus conciliant à l’issue de son face-à-face avec Zelensky. Il a salué les efforts ukrainiens pour « défendre leur souveraineté » tout en soulignant l’importance de « responsabiliser toutes les parties impliquées dans la poursuite d’une solution diplomatique ». Aucun nouveau paquet d’aide militaire n’a été annoncé à cette occasion, mais les discussions entre les deux hommes témoignent de la volonté de maintenir le dialogue transatlantique sur la gestion du dossier ukrainien.

Zelensky, en quête de soutiens stables

Ce déplacement à Rome s’inscrit dans une stratégie plus large de Volodymyr Zelensky visant à solidifier les soutiens occidentaux, alors que la situation sur le terrain reste extrêmement tendue. Les forces ukrainiennes font face à une intensification des frappes russes dans plusieurs régions du pays, notamment autour de Kharkiv et dans le Donbass. Dans ce contexte, les voix européennes et américaines, même si elles diffèrent parfois dans le ton ou les priorités, restent des leviers essentiels pour Kiev.

L’agenda du président ukrainien devrait le conduire, dans les prochains jours, vers d’autres capitales européennes, généralement plus alignées sur une augmentation de l’aide militaire et économique destinée à soutenir l’effort de guerre face à Moscou. Les États-Unis, quant à eux, continuent d’évaluer la meilleure manière de maintenir leur engagement tout en contenant les fractures internes sur ce sujet hautement sensible.