Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a démissionné ce lundi 16 septembre de son post au sein de la Commission européenne. Dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux, il met en cause une « gouvernance douteuse » de la présidente et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ursula von der Leyen, qui vient d’être reconduite à la tête de la présidence européenne, un poste que Breton briguait.
Selon Thierry Breton, Ursula von der Leyen aurait demandé à la France de retirer son nom des négociations pour un nouveau portefeuille, en échange d’une proposition « prétendument plus influente » dans le prochain Collège des commissaires. Pour le commissaire français, ce geste est perçu comme un désaveu personnel et professionnel.
Dans sa lettre de démission, publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter), Breton critique le manque de transparence et l’absence de communication directe de la présidente von der Leyen à son égard. Il dénonce une gestion « peu éthique ». déjà mise en lumière lors de la nomination controversée de l’eurodéputé Markus Pieper à un poste hautement rémunéré.
Les tensions entre Von Der Leyen et Breton
Les relations entre Thierry Breton et Ursula von der Leyen étaient tendues depuis plusieurs mois. Le commissaire français avait déjà critiqué la gouvernance de la présidente, jugeant son style trop individualiste et peu collectif. La nomination de l’eurdopétué, Markius Pieper, comme émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, avait déjà été critiqué par Breton, provoquant un vote de défiance contre von der Leyen, au Parlement européen. Bien que le retrait de Pieper ait été acté, cela n’a pas suffi à apaiser les tensions, qui ont abouti à cette démission.
Les tensions semblent surtout avoir débuté à la fin du dernier mandat de Von Der Leyen. Thierry Breton semblait intéressé par le poste et il avait été soutenu par la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nathalie Loiseau, l’eurodéputée s’était montrée très critique à l’égard de Von Der leyen.
Mais cela ne faisait pas le poids comparé aux soutiens de la présidente européenne. Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, l’Open Society, la fondation philanthropique membre du Forum économique mondial, du milliardaire et contributeur du FEM, Georges Soros, principal soutien financier des Démocrates, a organisé un diner de gala en présence de nombreux lobbyistes et politiques, dont les contributeurs du FEM, Von Der Leyen et Mark Rutte. Quelques semaines plus tard, Via première était réelle à la tête de la Commission européenne et le second va prendre la tête de l’OTAN.
Le Bilan de Breton
Le commissaire au marché Intérieur Français et ancien président du groupe Atos, géant technologique Français spécialisé dans la cybersécurité et membre du Forum économique mondial, est à l’origine de plusieurs textes controversés, qu’il a littéralement porté durant son mandat. On peut citer le DSA, le texte régulant les plateformes numériques sur le territoire européen, critiqué par de nombreux défenseurs de la liberté d’expression, mais aussi toute une série de lois numériques, dans le cadre de la Boussole numérique 2030 de l’Europe, comme le DMA ou l’IA Act, afin de réguler l’Intelligence artificiel, thème principal des dernières réunions du groupe Bilderberg et de Davos. On peut également citeront texte visant à pourvoir l’Ukraine en munitions.
Le départ du commissaire français intervient à un moment crucial, juste après les élections européennes de cet été, où les États membres négocient leurs positions pour le nouveau mandat au sein du Collège des commissaires.
Après la démission de Thierry Breton, Emmanuel Macron propose Stéphane Séjourné, l’ancien ministre des Affaires étrangères, pour le remplacer.
