La disparition de la tour Plein Ciel de Montreynaud en 2011 a marqué un tournant significatif dans l’histoire urbaine de Saint-Étienne. Érigée en 1972, cette tour emblématique symbolisait à la fois la modernité et les défis des grands ensembles résidentiels.

Sa construction répondait initialement à une forte demande de logements, avec ses 18 étages et un château d’eau qui couronnait son sommet. Conçue par l’architecte Raymond Martin, elle se voulait un phare de progrès dans le paysage stéphanois.

Au fil des décennies, la tour Plein Ciel a reflété les transformations socio-économiques de son époque. Les années 80 et 90 ont vu le quartier de Montreynaud se paupériser, laissant l’édifice et son environnement sombrer progressivement. Malgré les tentatives de réhabilitation, la tour est devenue le symbole d’une urbanisation en crise, stigmatisée pour ses problèmes de stabilité et d’isolation, notamment concernant son château d’eau. Les rumeurs sur sa structure ont entaché sa réputation dès les premières années suivant sa livraison, et seulement une fraction des appartements a trouvé preneurs.

La décision de démolir la tour Plein Ciel n’a pas été prise à la légère. En 2002, une étude a souligné que sa disparition pourrait contribuer positivement à la requalification du quartier, en offrant une opportunité de changer l’image de Montreynaud. Cette proposition a conduit à un vote en 2010, où une majorité écrasante des habitants a choisi la démolition et la création d’un parc à la place de la tour, malgré les regrets exprimés par ceux qui auraient préféré sa conservation ou sa transformation en un symbole artistique pour la ville.

La démolition de la tour Plein Ciel le 24 novembre 2011 a été un événement marquant, immortalisé par de nombreuses caméras et appareils photo. Ces images sont devenues les derniers témoins d’un bâtiment qui a profondément marqué la ville de Saint-Étienne, rappelant à la fois son ambition et ses défis urbains. Aujourd’hui, le souvenir de la tour Plein Ciel continue de susciter réflexion et nostalgie parmi les Stéphanois, témoignant de la complexité de la relation entre architecture, mémoire et identité urbaine.