La Roumanie traverse une période de tensions politiques croissantes alors que la Commission électorale a annoncé, le dimanche 9 mars, l’invalidation de la candidature de Calin Georgescu à l’élection présidentielle de mai 2025. Ce rejet fait suite à l’annulation du premier tour de l’élection en décembre 2024, où Georgescu, un candidat d’extrême droite, était arrivé en tête. La décision de la commission est liée à des soupçons d’ingérence de Moscou, qui a exacerbé les tensions internes du pays.
Les partisans de Calin Georgescu ont vivement réagi à cette décision, avec plusieurs centaines de manifestants se rassemblant devant le bâtiment de la Commission électorale à Bucarest. Les forces de l’ordre ont dû intervenir, dispersant la foule avec des gaz lacrymogènes après qu’un manifestant ait été blessé par un objet contondant. Georgescu, dans une déclaration sur X (anciennement Twitter), a dénoncé cette décision comme « un coup direct porté à la démocratie », affirmant que cette invalidation était un acte d’ingérence et un signe de dérive autoritaire.
L’homme d’affaires Elon Musk, figure influente dans le débat politique mondial, avait d’ailleurs publiquement soutenu Georgescu après cette annonce, se demandant comment le juge qui avait pris une telle décision pouvait ne pas être considéré comme un « dictateur ».
Un climat politique tendu
La situation politique en Roumanie est particulièrement tendue après l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle en décembre 2024. Ce scrutin avait vu l’émergence de Georgescu, jusque-là relativement inconnu, comme une figure montante de l’extrême droite, notamment en raison de ses positions prorusses. La Cour constitutionnelle, en annulant ce vote, a soulevé des soupçons d’ingérence de la Russie, notamment à travers des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux, dont la plateforme TikTok, membre du Forum économique mondial. Le président roumain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Klaus Iohannis était resté en poste avant d’annoncer se retirer le 10 février dernier, alors qu’il était visé par une procédure.
Le climat dans le pays est désormais électrique, avec des manifestations régulières de ses partisans.
Soupçons d’ingérence russe et accusations d’irrégularités
En parallèle, Calin Georgescu fait face à des accusations d’irrégularités dans le financement de sa campagne, soupçonné d’avoir bénéficié d’un soutien illicite. Le 26 février 2025, il a été inculpé pour fausses déclarations et incitation à troubler l’ordre constitutionnel, des charges qui s’ajoutent aux critiques croissantes sur son possible rôle dans un projet de déstabilisation politique soutenu par la Russie.
Il avait été arrêté le mercredi 26 février par le parquet général roumain alors qu’il s’apprêtait à déposer sa candidature pour le nouveau scrutin de mai 2025.
À quelques mois de la nouvelle élection présidentielle en mai, la Roumanie reste dans un état d’incertitude, avec un climat de division politique exacerbé par les enjeux géopolitiques et l’ingérence étrangère.
Source : Le Monde.
