Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, affirme ce lundi qu’il ne défendra pas une réforme du mode de scrutin instaurant la proportionnelle aux législatives. Une déclaration qui fait monter la pression sur le gouvernement de François Bayrou.
Alors que l’exécutif envisage une réforme électorale en vue des prochaines élections législatives, Bruno Retailleau se pose en ferme opposant à l’introduction de la proportionnelle. Le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il ne « porterait pas ce type de réforme », lors d’un entretien avec le Premier ministre François Bayrou.
« J’ai dit au Premier ministre que je ne porterai pas cette réforme. Toutes les options sont ouvertes, mais je ne participerai pas à cette évolution du mode de scrutin », a affirmé Retailleau, laissant entendre une possible démission en cas de passage en force du gouvernement.
Une fracture au sein de l’exécutif
Cette sortie de Bruno Retailleau intervient alors que les débats sur la représentativité de l’Assemblée nationale sont relancés, notamment par les oppositions et certains membres de la majorité présidentielle, qui plaident pour un scrutin plus équitable.
Mais pour Retailleau, une telle réforme affaiblirait la stabilité gouvernementale et ouvrirait la voie à des alliances de circonstance, synonymes d’« instabilité chronique ». L’ancien président du groupe LR au Sénat a toujours défendu un scrutin majoritaire, qu’il considère comme garant d’un État fort et cohérent.
Un avertissement à François Bayrou
L’échange de 1h15 avec François Bayrou témoigne de l’ampleur du désaccord au sein de la majorité. Retailleau, pilier de la droite gouvernementale, assume sa ligne dure, et n’exclut pas un départ du gouvernement si le cap de la réforme est maintenu.
