L’enquête qui a conduit à l’arrestation de Mohamed Amra, impliqué dans une évasion criminelle à Rouen, a révélé des dimensions impressionnantes, tant en termes de collaboration internationale que de moyens techniques déployés. Lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui par la procureure, Laure Beccuau et le directeur nationale de la police judiciaire, Christian Sainte, qui a qualifié cette enquête d' »hors norme ». plusieurs détails ont été dévoilés sur l’ampleur de l’opération, mettant en lumière l’importance de l’implication des autorités locales et internationales, ainsi que des technologies de pointe utilisées pour retrouver Amra.

Dès le début de l’enquête, les autorités ont fait face à un défi complexe, qui a rapidement pris des proportions internationales. En plus des méthodes d’investigation classiques comme la surveillance et les auditions, des techniques avancées telles que la géolocalisation, l’exploitation de données téléphoniques, et l’utilisation de la vidéosurveillance ont été déployées pour retracer les mouvements de Mohamed Amra et de ses complices. En tout, près de 850 techniques d’enquête spéciales ont été autorisées, avec des pics à 350 techniques placés en même temps permettant d’identifier plusieurs véhicules et individus impliqués dans l’évasion.

La coopération internationale a été cruciale pour cette enquête. Des demandes d’assistance ont été envoyées à plusieurs pays partenaires, dont les États-Unis, l’Espagne, et les Pays-Bas, pour exploiter des pistes à l’étranger. Cette collaboration a permis d’effectuer des perquisitions et de saisir des preuves essentielles à la poursuite de l’enquête, avec l’appui des autorités espagnoles notamment. L’une des clés de cette enquête a été l’exploitation minutieuse des données de téléphonie et des messageries numériques, qui ont permis de suivre les déplacements de l’évasion à travers l’Europe.

Des moyens techniques déployés pour une traque méthodique

L’enquête a utilisé des outils technologiques avancés pour retracer les moindres mouvements des suspects. « Nous avons évidemment des bases informatiques numériques qui nous permettent de travailler et de trier, et de travailler sur l’information numérique. Cette base aujourd’hui est à plus de 230 millions de lignes de communication », a indiqué le directeur nationale de la police judiciaire, Christian Sainte, lus d’une cinquantaine de personnes ont été surveillés au niveau international. « Des demandes d’enquête ont été transmises à des États partenaires, une quarantaine pour les USA, 22 pour l’Espagne, les Pays-Bas, 3, 2 pour la Belgique, y compris aussi d’ailleurs une sur un autre pays qui était plutôt orienté sur l’Albanie« , a-t-il ajouté.

Les enquêteurs ont également utilisé des systèmes de géolocalisation pour suivre les véhicules utilisés par les suspects et localiser les lieux de cache.

Selon Sainte, « la maîtrise parfaite que mohamed amra à de l’utilisation des messageries numériques des des outils, des outils grand public d’ailleurs, a nécessité de pouvoir juxtaposer des bribes d’information pour pouvoir avoir une vision globale ». « Il a fallu agréger toutes les compétences métiers de policier, des compétences d’investigation, des compétences techniques, des compétences numériques, cyber, des compétences scientifiques et puis le flair aussi du policier qui permet de comprendre les choses là où finalement vous avez de la donnée numérique et de la donnée statistique. »

Chaque petite trace, chaque donnée a été exploitée pour resserrer le filet autour de Mohamed Amra, et ce travail de précision a porté ses fruits. L’usage de la vidéosurveillance, notamment sur les péages et dans plusieurs communes, a permis de reconstituer les trajets des véhicules impliqués. Des techniques comme la captation d’images et l’exploitation des données de téléphonie ont été décisives pour assembler les pièces du puzzle.

Le rôle des citoyens et la mobilisation des autorités

L’enquête a également bénéficié de la contribution précieuse des citoyens. Des témoins, alertant les autorités sur des comportements suspects, ont permis de faire avancer l’enquête. Ces informations ont été cruciales, selon Laure Beccuau, notamment pour localiser les véhicules et les individus impliqués dans l’évasion. La coopération entre les services de police, la gendarmerie, les autorités judiciaires et les citoyens a ainsi joué un rôle fondamental dans la résolution de cette affaire.

En résumé, cette enquête a démontré l’efficacité de la coopération internationale et l’importance des moyens techniques dans la lutte contre la criminalité organisée. Grâce à l’utilisation de technologies de pointe et à l’engagement sans faille des enquêteurs, l’arrestation de Mohamed Amra a été rendue possible, marquant un succès important dans la traque des fugitifs internationaux.