Le feuilleton politique des législatives 2024 continue dans la très convoitée 2e circonscription du Rhône, la 2e crico, qui couvre les 1er et 4e arrondissements de Lyon, ainsi qu’une partie de ses 2e et 9e arrondissements. Ce jeudi 13 juin, le Front Populaire a désigné Boris Tavernier comme son candidat, une figure bien connue dans le milieu associatif, mais nouvelle dans le paysage politique Lyonnais.
Boris Tavernier, qui n’a jamais été impliqué dans un parti politique, est un fervent défenseur de l’alimentation de qualité pour tous. Il est à la tête de l’association VRAC, une initiative visant à organiser des groupements d’achat de produits bio et locaux dans les quartiers populaires.
Ce Lyonnais d’adoption est né dans une famille ouvrière à Frévent, un petit village du Pas-de-Calais. Tavernier a quitté le Pas-de-Calais après quelques années infructueuses à la faculté d’Arras. Il a ensuite rejoint Lyon, où il avait quelques amis. Après une brève expérience à La Grande Récré où il a été licencié pour avoir dénoncé le travail des enfants en Chine, il a trouvé sa véritable vocation. Avec deux amis, il a ouvert en 2004 le bar militant De l’autre côté du pont, à la Gulliotière. Ce bar, au-delà de servir des boissons artisanales et des plats locaux, était un lieu de soutien pour le monde paysan et de promotion des valeurs altermondialistes.
En 2013, désirant aller plus loin, Tavernier a cofondé VRAC avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre et d’un bailleur social. L’association a pour but de permettre aux populations démunies d’accéder à des produits bio de qualité à prix coûtant, en supprimant les intermédiaires.
Proche des Écologistes, Boris Tavernier a collaboré avec eux sur divers projets dans la métropole, notamment un projet de Sécurité sociale de l’alimentation dans le 8e arrondissement de Lyon.
Il a confié à Rue89Lyon, qu’il avait choisi la 2e circonscription car « c’est à la Duchère (Lyon 9e) qu'[il] a ouvert le premier groupement d’achat de VRAC il y a 10 ans ».
Tavernier est d’ailleurs un proche du maire PS de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, qui vient d’inaugurer le collège Bertrand Tavernier, autrefois nommé Collège du Tonkin.
La figure de Boris Tavernier semble en tout cas, faire l’unanimité. À tel point que la maire EELV du premier arrondissement, Yasmine Bouagga, qui était suppléante du député Laferrière, soupçonnée d’ingérence étrangère, et le président du groupe écologiste à la Ville, Gautier Chapuis, adjoint du 9e, qui semblaient lorgnés sur la 2e circonscription, ont été écartés.
Même Nathalie Perrin-Gilbert, ancienne fidèle du Franc-Maçon, Gérard Collomb, qui envisageait de se présenter dans la 2e crico, s’est inclinée. « Boris est un homme engagé, fidèle à des valeurs sociales et écologiques depuis de nombreuses années. Je suis heureuse que les négociations entre les partis aient abouti à une candidature citoyenne de gauche ! », a-t-elle déclarée sur Facebook, même si elle a démontré au cour de sa carrière, que la bagarre ne lui faisait pas peur.
La socialiste Sandrine Runel dont le parcours a aussi été marqué par l’influence de Collomb, a été désignée par le PS mais pas officiellement investie. Elle pourrait toutefois finalement se présenter dans la première circonscription. Les autres candidats sont Jean-Christophe Vincent, dans le cadre d’un accord à gauche, Anaëlle Bisleau pour le Rassemblement National et Pierre Oliver, qui est pressenti pour LR. Ce dernier qui est un Young Leader des instituts Aspen, dirigés par Daniel R. Porterfield, était présents aux voeux du maire écologiste du 4e, Rémi Zinc, qui a commencé la politique en 2001, comme comme candidat aux élections municipales dans le 1er arrondissement, sur la liste de droite de Michel Mercier alors menée par Marie-Hélène Finas (UDF). La visite de Pierre Oliver, maire du 2e étaient-elle une simple visite de courtoisie, ou s’inscrivait-elle dans le carde d’un agenda caché ?
