Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a vivement réagi aux déclarations de François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire, qui a affirmé respecter « toutes les formations politiques, sauf le RN ». Une sortie qui a suscité l’indignation de Bardella, l’incitant à demander à François Bayrou, chef du gouvernement, de rappeler son ministre à l’ordre.

Mardi 14 janvier, lors d’un entretien sur BFMTV, François Rebsamen a exprimé son opposition au RN, déclarant : « Je ne respecte pas les élus du Rassemblement national qui portent des discours de haine et d’exclusion. » Cette position, bien qu’explicite, n’a pas manqué de heurter les sensibilités du parti d’extrême droite. Jordan Bardella a immédiatement répliqué via un tweet en appelant au respect des 11 millions d’électeurs du RN.

« François Bayrou devrait rappeler à son ministre que le respect dû aux électeurs du Rassemblement national est une de nos principales exigences », a écrit Bardella, ajoutant que « l’insulte à leur égard est une ligne rouge qu’il vaut mieux ne pas franchir lorsque l’on fait partie d’un gouvernement minoritaire ».

Une menace voilée de motion de censure

Dans sa réaction, Bardella a également rappelé le contexte politique fragile du gouvernement. Il a explicitement mentionné la possibilité pour le RN de voter une motion de censure en collaboration avec la gauche, ce qui avait déjà conduit à la chute de Michel Barnier en décembre dernier. Une menace qui souligne l’influence croissante du RN dans les équilibres parlementaires.

François Rebsamen persiste et précise ses propos

Face à cette controverse, François Rebsamen a tenu à nuancer ses déclarations, tout en maintenant sa position contre les idées du RN. « Je respecte chaque Français. En revanche, je ne respecte pas les idées du RN. Je les combats », a-t-il affirmé, insistant sur son rejet des discours qu’il qualifie de haineux et exclusifs.

Un rappel des tensions récurrentes

Ce nouvel épisode rappelle un précédent survenu en septembre dernier, lorsque le RN avait obtenu un recadrage public du ministre de l’Économie, Antoine Armand, qui avait exclu le RN de « l’arc républicain ». Ces tensions témoignent des affrontements idéologiques persistants entre le RN et ses opposants au sein du paysage politique français.

Un contexte politique tendu

Alors que le gouvernement de François Bayrou est minoritaire, ces échanges illustrent la complexité des rapports de force à l’Assemblée nationale. Le RN, fort de ses 89 députés, continue de jouer un rôle central dans les débats, n’hésitant pas à utiliser sa position pour exiger des comptes, comme en témoigne cet épisode.