Mehdi Nemmouche, accusé d’avoir été un geôlier pour le groupe État islamique (Daesh) en Syrie, a tenu un discours glaçant ce vendredi 21 mars devant la cour d’assises spéciale de Paris. L’homme de 39 ans, déjà condamné pour l’attentat du Musée juif de Bruxelles, a déclaré : « J’ai été un terroriste et je ne m’en excuserai jamais. »
« C’est par le terrorisme que le peuple syrien s’est libéré de la dictature et oui j’ai été un terroriste et je ne m’en excuserai jamais, je ne regrette pas un jour, pas une heure, pas un acte Je suis un homme debout, je ne serai jamais à terre », a déclaré Mehdi Nemmouche depuis son box. Il a ensuite multiplié les citations et références historiques à Nietzsche, Montaigne, Georges W. Bush, Staline, Roosevelt ou Poutine, pour s’en prendre « à l’Occident » et plus particulièrement aux États-Unis. « Daesh, à côté, c’est un petit joueur », selon lui.
Ces mots, prononcés quelques heures avant l’annonce attendue du verdict aux alentours de 18 h, ont été perçus comme un véritable appel au djihad par les parties civiles.
Nicolas Hénin, ancien otage en Syrie et présent au procès, a qualifié cette prise de parole de « prosélytisme violent ». « Il cherche à inciter à la haine et à de nouveaux actes terroristes. Ce sera mon combat de continuer à contrer ce discours. »
Un verdict attendu, la perpétuité requise
Le ministère public a requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de la période de sûreté maximale de 22 ans, à l’encontre de celui qu’il considère comme « l’un des jihadistes les plus cruels de ces dernières années ».
Me François Vuillemin, avocat de la défense, a rappelé que son client « assume son engagement terroriste », mais conteste formellement avoir été impliqué dans la détention des otages occidentaux. « Il n’a jamais été leur geôlier », a affirmé l’avocat, qui plaide l’acquittement.
Un passé lourd d’accusations
Mehdi Nemmouche est accusé d’avoir gardé prisonniers quatre journalistes français — Nicolas Hénin, Didier François, Pierre Torres et Édouard Elias — entre juin 2013 et avril 2014, en Syrie, dans des conditions inhumaines. Lors de l’ouverture de son procès, il avait nié toute implication directe, se revendiquant uniquement comme « soldat sur le front » dans les rangs jihadistes.