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De gauche à droite : Dr Yvan J-F. Hutin, directeur de la surveillance, de la prévention et du contrôle, division RAM, de l'OMS ; Dr Mateusz Hasso-Agopsowicz, responsable technique, département IVB, de l'OMS et auteur principal du rapport ; Dr Martin Friede, chef d’unité de l’équipe de recherche sur les produits et leur distribution, département Immunisation, vaccins et produits biologiques (IVB).

L’OMS préconise la vaccination pour lutter contre la résistance aux antibiotiques

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dévoilé lors d’une conférence de presse qui s’est tenue aujourd’hui, un rapport soulignant le rôle important que peuvent jouer les vaccins dans la réduction de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Les vaccins ciblant 24 agents pathogènes pourraient réduire de 22 % le besoin d’antibiotiques, soit l’équivalent de 2,5 milliards de doses quotidiennes dans le monde chaque année.

La résistance aux antimicrobiens est le résultat d’une utilisation excessive et inappropriée des antibiotiques, et l’un des moyens les plus efficaces pour réduire cette résistance est la prévention des infections. « Une bonne infection est une infection qui n’existe pas », a déclaré l’un des experts de l’OMS, après qu’une journaliste lui ai demandé si l’OMS voulait replacer les antibiotiques par les vaccins. Lorsqu’une infection est évitée grâce à un vaccin, l’utilisation d’antibiotiques devient en effet inutile, empêchant ainsi l’apparition et la propagation de souches résistantes, qui sont responsables de près de 5 millions de décès dans le monde selon l’agence onusienne.

Parmi les vaccins ayant le plus grand potentiel pour réduire l’usage des antibiotiques, on retrouve selon l’OMS ceux contre la tuberculose, une maladie nécessitant des traitements antibiotiques longs et intensifs. « Bien que certains de ces vaccins soient déjà disponibles mais sous-utilisés, d’autres doivent être développés et mis sur le marché dès que possible », ajoute l’OMS dans un communiqué. Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, « Prévenir est mieux que guérir, et accroître l’accès aux vaccins existants tout en développant de nouveaux vaccins pour des maladies critiques comme la tuberculose est essentiel pour sauver des vies et inverser la tendance de la RAM. »

Des vaccins pour prévenir des millions de décès

Le rapport de l’OMS estime que si l’utilisation des vaccins déjà existants était maximisée, plus de 106 000 vies supplémentaires pourraient être sauvées chaque année. De plus, le développement de nouveaux vaccins contre des pathogènes tels que la tuberculose ou la Klebsiella pneumoniae pourrait permettre d’éviter jusqu’à 543 000 décès supplémentaires liés à l’AMR.

Réduire les coûts de traitement des infections résistantes

Le coût des traitements des infections résistantes. Aux États-Unis, les infections résistantes coûtent environ 730 millions de dollars chaque année. L’OMS estime qu’une utilisation plus large des vaccins pourrait réduire d’un tiers ces coûts mondiaux, offrant ainsi un avantage économique considérable tout en améliorant la santé publique.

Un appel à l’action pour les gouvernements et le secteur privé

Lors de la récente réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la RAM, les dirigeants mondiaux ont pris l’engagement de réduire de 10 % les décès associés à la RAM d’ici 2030. Le rapport de l’OMS souligne que les vaccins jouent un rôle crucial dans la lutte contre la RAM et appelle à des investissements accrus dans le développement et la distribution des vaccins.

Le rapport recommande aux gouvernements et aux acteurs de la santé de reconnaître l’importance des vaccins dans la lutte contre la RAM, d’augmenter la couverture vaccinale et de donner la priorité au développement de nouveaux vaccins pour prévenir les infections résistantes aux médicaments.

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