Malgré une progression significative dans le Rhône et la métropole lyonnaise, avec une domination dans quatre circonscriptions au premier tour, le Rassemblement National (RN) pourrait ne pas convertir pleinement cette dynamique lors du second tour des élections législatives. Les consignes de désistement portées par les partis de gauche qui collabore avec le forces présidentielles devraient limiter les gains du RN. En effet, les désistements dans les triangulaires pourraient empêcher le RN de capitaliser sur ses résultats du premier tour.
Le RN et ses alliés dominent nettement les 8e et 9e circonscriptions. Toutefois, si les formations politiques arrivées derrière laissent s’opérer un duel, le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen pourrait rencontrer des difficultés imprévues.
La 13e circonscription voit Tiffany Joncour, déléguée départementale du RN, obtenir 36,5% des voix face à la gauche et son candidat Victor Prandt. Avec le désistement de Sarah Tanzili, députée Renaissance sortante, l’issue reste incertaine.
Dans la 11e circonscription, le député sortant Renaissance, Jean-Luc Fugit (26,93%), qui doit faire face à Alexandre Humbert Dupalais, candidat parachuté soutenu par Eric Ciotti et arrivé largement en tête (36,81%), pourra d’ores et déjà compter sur le désistement du candidat communiste du Nouveau Front Populaire, Abdel Yousfi, qui s’était qualifié pour le second tour (22,87 %). Il a appelé à voter pour « le candidat de l’arc républicain le mieux placé ». « Le PCF appelle chacun et chacune, chaque force républicaine, à prendre, en conscience, sa responsabilité devant l’histoire. »
La domination de la gauche à Lyon
À Lyon, la gauche affiche une domination claire. La députée sortante de le 3e circonscription, Marie-Charlotte Garin, qui fraye avec la Franc-maçonnerie, retrouve son siège dès le premier tour dans la 3e circonscription, tandis que Boris Tavernier, qui a été soutenu par François Ruffin, adversaire préféré du camp présidentiel, échoue de peu dans la 2e avec 49,65 % des voix. Anaïs Beloussa-Cherifi, candidate du Nouveau Front Populaire dans la 1re circonscription, mène largement la triangulaire avec le RN et le sortant Thomas Rudigoz. La 4e circonscription reste incertaine avec une triangulaire où la socialiste Sandrine Runel, qui avait reçu le soutien de la Young Global Leader du Forum économique mondial, Najat Vallaud Belkacem et de Raphaël Glucksmann, gendre du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Ghassan Salamé, devance Anne Brugnera (Renaissance) et le RN.
Hier, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, a appelé tous les candidats arrivés en troisième position dans les circonscriptions où le Rassemblement National est en tête à se désister en faveur du candidat le mieux placé pour battre l’extrême droite.
Grégory Doucet, que l’on avait vu très proche de Brigitte Macron, lors du lancement de l’opération, pièces jaunes 2024, qui s’est déroulé à Lyon au mois de janvier; a réagi à l’annonce des résultats, en évoquant des résultats « effrayant », rejetant l’idée du « ni-ni » (ni extrême droite, ni macronie). Il affirmait hier, que cette option n’est plus viable face à la menace actuelle et appelant très clairement à voter pour les candidats macronistes pour contrer le RN.
Aujourd’hui sur le plateau de BFM Lyon, il a réitéré ses propos, brandissant le risque « d’un recul démocratique ».
Il affirme également que la ville de Lyon est « fidèle à son titre de capitale de la Résistance face à l’extrême droite », même si c’est au prix d’une collaboration avec le parti présidentiel, qui ne semble pas effaroucher la gauche locale. À la veille des élections, Grégory Doucet avait facilité l’organisation d’un évènement organisé par les MJC de France, dont l’histoire est intimement liée à la franc-maçonnerie, pour dire « Non à la Haine », mais visiblement, il dit « oui » à la macronie.