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Iran‑Israël : la presse mondiale s’alarme d’un conflit aux allures de « guerre totale »

Depuis les frappes du 13 juin perpétrées par Israël sur le territoire iranien, suivies d’une riposte de Téhéran, la confrontation entre Israël et l’Iran inquiète au plus haut point la presse internationale. Au‑delà des tensions militaires, les éditorialistes retiennent trois axes de réflexion : la nature du conflit initié par Netanyahou, la posture ambiguë de Washington, et la portée juridique et géopolitique de cette guerre.

Dans The Sunday Times, la journaliste Louise Callaghan évoque une guerre qui ne dit pas son nom, après des années d’affrontement indirect via des groupes armés ou des cyberattaques.

« Après des années d’un conflit par procuration de Sanaa à Beyrouth, la guerre de l’ombre entre Israël et l’Iran a fini par éclater au grand jour, au cœur de Téhéran et de Tel-Aviv. »

Le Guardian souligne la nature expansive des frappes israéliennes, visant non seulement les sites nucléaires mais aussi les centres de commandement, les médias d’État et la police.

« La stratégie israélienne vise la déstabilisation plutôt que des objectifs militaires ciblés ».

La question est lancinante : ces frappes visent-elles à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire ou à provoquer un changement de régime « sans plan de transition » ? Les critiques alertent d’un vide post‑conflit analogue à ceux d’Irak ou de Libye .

Les critiques à l’égard de Netanyahou

Le Financial Times voit en Netanyahou un bâtisseur de guerre, mais « incapable de clore un conflit pour en tirer une paix durable ».

Dans Ha’Aretz, le rédacteur en chef Aluf Benn met en garde :

« La frontière entre le courage et le délire est très ténue. Netanyahou s’en approche désormais. »
Et d’ajouter :
« Ce qui a pu apparaître comme une victoire “historique” pourrait bien se transformer en guerre d’usure. »

Même scepticisme du côté de CNN, qui cite des responsables du renseignement américain affirmant que l’Iran était encore loin de se doter d’une arme nucléaire, ce qui questionne la justification réelle des frappes israéliennes.

Une arme dissuasive qui peut se retourner contre Israël

Selon le Guardian, malgré ses capacités avancées (F‑35, renseignement, bombardements multiples), Israël n’a de toute façon pas réussi à neutraliser le programme nucléaire iranien en profondeur.

Pire, les frappes pourraient encourager Téhéran à accélérer son propre développement nucléaire, menaçant un effet inverse de ce qui était prévu.

Selon Washington Post, le bombardement n’est pas synonyme de réforme

Le Washington Post, via David Ignatius, souligne que des frappes ne suffisent pas à provoquer un changement politique interne en Iran.

« Bombarder l’Iran ne provoquera pas les réformes que les réformes que les Iraniens méritent ».

Il plaide pour une stratégie à long terme fondée sur l’aide au développement, la société civile, et un rapprochement diplomatique, plutôt que sur la violence militaire.

L’ombre portée de Washington

Si le conflit est direct entre deux puissances régionales, les regards convergent vers les États-Unis, dont la posture pourrait décider de l’ampleur de l’engrenage.

Dans The New York Times, la politologue Rosemary Kelanic résume l’inquiétude dominante :

« Les États-Unis sont dangereusement près de se faire embarquer dans un nouvel imbroglio militaire au Moyen-Orient, cette fois par Israël — qui ressemble de moins en moins à un véritable allié. »

Le Wall Street Journal souligne que la Maison-Blanche traverse sa plus grande épreuve diplomatique depuis le retour de Trump, écartelé entre le soutien inconditionnel à Israël et la pression croissante des isolationnistes républicains.

Un droit international piétiné, selon la presse européenne

En Allemagne, la Süddeutsche Zeitung dénonce une opération israélienne menée en violation du droit international, et questionne la complaisance des alliés occidentaux :

« C’est la loi du plus fort qui prévaut. Faut-il fermer les yeux sur le fait que cette offensive viole en tout point le droit international et accompagne une politique de nettoyage ethnique à Gaza ? »

Un écho aux critiques publiées dans L’Orient-Le Jour, où le journaliste Anthony Samrani s’interroge :

« L’hostilité envers le régime iranien justifie-t-elle qu’on oublie les leçons de l’intervention américaine en Irak en 2003 ? »

Londres alerte sur le risque d’un conflit régional incontrôlable

Un éditorial du Guardian parle d’une « imprudence aux conséquences potentiellement catastrophiques », pointant du doigt l’incertitude stratégique de Trump et l’absence de signaux clairs de désescalade .

Simon Tisdall va même jusqu’à affirmer que ces trois dirigeants vieillissants (Trump, Netanyahou, Khamenei) pourraient déclencher un conflit mondial.

Ainsi, la plupart des éditorialistes étrangers expriment une crainte majeure : que cette guerre localisée dégénère en conflit régional, voire en confrontation directe entre grandes puissances. Et pour beaucoup, la clé du conflit se trouve moins à Tel-Aviv ou Téhéran qu’à Washington.

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