Depuis plusieurs jours, le nord de la bande de Gaza est en proie à une intensité de frappes sans précédent menées par l’armée israélienne. Coupés du reste de l’enclave, les habitants sont assiégés, ne recevant aucune aide alimentaire ni médicale. Les ONG internationales et locales alertent sur ce qu’elles qualifient de « génocide en cours » et la disparition imminente de la présence palestinienne dans la région.

Le 5 octobre, l’armée israélienne a ciblé le camp de Jabaliya, affirmant que le Hamas y reconstruisait ses forces. Les 60 000 habitants des villes de Beit Hanoun, Beit Lahiya et Jabaliya ont reçu l’ordre d’évacuer vers une zone humanitaire déjà saturée d’Al-Mawasi. Cependant, beaucoup ont choisi de rester, refusant de quitter leurs terres malgré les tirs incessants

Faute de journalistes sur place, les rares images qui parviennent de la région sont publiées sur les réseaux sociaux par des habitants et des soignants. Des témoins évoquent des quadcoptères israéliens et des robots-tanks qui sèment la mort dans les quartiers

Des hôpitaux en détresse, des patients pris au piège

La crise humanitaire s’aggrave chaque jour. Plus de 300 patients gravement malades, pris au piège dans les hôpitaux du nord de Gaza, ne peuvent être évacués. L’accès à des fournitures médicales et au carburant est de plus en plus restreint, laissant ces établissements au bord de la rupture.

Un effacement de la présence palestinienne ?

De nombreuses ONG, dont l’Aide médicale pour les Palestiniens, dénoncent l’effacement progressif de la présence palestinienne dans le nord de Gaza. Elles demandent une action urgente de la communauté internationale pour éviter une « disparition totale » de la population palestinienne dans cette zone.

Des ONG israéliennes se joignent à cet appel, dénonçant le « plan des généraux », un projet militaire visant à pousser le Hamas à se rendre ou à affamer les civils restants. Les États-Unis, quant à eux, ont donné un délai de 30 jours à Israël pour résoudre la crise humanitaire, menaçant de restreindre leur soutien militaire en cas d’échec.