Malgré les déclarations triomphantes de Donald Trump sur la destruction totale du programme nucléaire iranien, une première évaluation des services de renseignement américains estime que les installations stratégiques de Fordow, Ispahan et Natanz n’ont été que partiellement endommagées, selon CNN. Une information reprise par le New York times également.

L’administration américaine fait face à un début de polémique après les révélations de CNN selon lesquelles les récentes frappes contre les sites nucléaires iraniens n’auraient pas atteint leurs objectifs stratégiques. Selon une première évaluation confidentielle menée par la Defense Intelligence Agency (DIA), les bombardements n’ont pas détruit les capacités nucléaires de l’Iran, contrairement aux déclarations du président Donald Trump et du secrétaire à la Défense Pete Hegseth.

D’après cette analyse préliminaire, les frappes aériennes américaines auraient endommagé des structures en surface, mais laissé intacts les stocks d’uranium enrichi et une grande partie des centrifugeuses souterraines. « Les États-Unis ont repoussé l’échéance de quelques mois », a confié à CNN une source informée de l’évaluation.

L’administration Biden a rapidement démenti la véracité de cette fuite, dénonçant une tentative de « discréditer le président Trump » orchestrée par « un transfuge anonyme de bas niveau ». La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a qualifié l’évaluation de « complètement fausse » et a affirmé que les frappes, qui ont mobilisé 14 bombes anti-bunker de 13 tonnes, avaient été « parfaitement exécutées ».

Le chef d’état-major interarmées Dan Caine a lui-même tempéré l’enthousiasme présidentiel, déclarant qu’il était « trop tôt » pour évaluer précisément les capacités nucléaires restantes de l’Iran. Par ailleurs, aucune évaluation croisée n’a encore été diffusée par les autres agences de renseignement américaines.

L’Iran, de son côté, n’a pas encore officiellement commenté l’ampleur des dégâts. Toutefois, selon des sources proches du dossier cités par CNN, Téhéran serait déjà en train d’évaluer les moyens de relancer ses installations.

Alors que les réunions confidentielles prévues au Congrès ont été repoussées à jeudi, la question centrale reste entière : les frappes américaines ont-elles vraiment compromis le programme nucléaire iranien, n’ont-elles été qu’un coup d’éclat symbolique à usage politique intérieur, où les médias américains tentent-ils de souffler sur les braises alors qu’une trêve est en train de s’imposer ?