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Image : Dall E X-X Pression Média

Paris : Quand la loge Athanor s’est révélée une officine de tueurs à gage

Le dossier « Athanor » concerne une loge maçonnique dévoyée, abritant une officine de tueurs à gages. Depuis quatre ans, cette instruction a permis d’inculper 23 personnes, incluant commanditaires, donneurs d’ordre, fournisseurs d’armes et exécutants. Parmi les faits marquants, le meurtre en 2018 de Laurent Pasquali, ancien pilote de course, et divers projets d’assassinat, comme celui d’un syndicaliste dans l’Ain ou d’une coach qui était soit disant suspectée d’être une espionne à la solde des services secrets israéliens.

Les enquêteurs ont découvert une vaste cellule criminelle composée de membres de la loge maçonnique Athanor. Parmi les accusés figurent des agents de la DGSE, d’anciens membres de la DGSI, des policiers, et des exécutants divers. Cette organisation est soupçonnée d’avoir orchestré plusieurs agressions violentes et un meurtre.

L’affaire a débuté en juillet 2020 lorsque des policiers ont été alertés par la présence d’une voiture suspecte à Créteil (Val-de-Marne), devant le domicile de Marie-Hélène Dini, une coach en entreprise. À l’intérieur, deux militaires chargés de la surveillance d’un camp de la DGSE, avec des armes appartenant à l’armée française. Ces deux hommes, utilisant les noms de code Adelar et Dagomar, ont été arrêtés, ce qui a conduit à la découverte de la cellule criminelle. L’un d’entre eux a travaillé dans divers services de renseignement avant de créer sa propre société de conseils. Membre de la franc-maçonnerie depuis vingt ans, il utilisait ses contacts au sein de la loge Athanor pour communiquer avec la DGSE. Le second, un agent de sécurité de 33 ans, était le bras armé de l’officine, exécutant presque tous les contrats. Ces arrestations ont mené aux révélations du premier personnage qui a admis avoir recruté l’équipe opérationnelle et désigné le vénérable de la loge maçonnique, un ancien journaliste reconverti dans la communication qui se révélera être le point d’entrée des différents contrats de l’officine. C’est un chef d’entreprise aigri qui lui aurait fait part de son ressentiment à l’encontre de Marie-Hélène Dini, même si elle a été présentée à priori à tord comme une espionne à la solde des services israéliens.

Adelar et Dagomar se seraient rencontrés au sein de la loge maçonnique Athanor. Les barbouzes ont admis avoir orchestré d’autres missions pour le vénérable de la loge, y compris l’incendie d’une voiture, la surveillance de la messagerie interne de sociétés, ou une tentative d’assassinat d’un délégué syndical dans l’Ain à la demande d’un couple d’entrepreneurs. Les « trois frères » de la loge Athanor, ainsi que leurs complices, auraient également été impliqués dans le meurtre de Laurent Pasquali, un pilote de rallye dont le corps a été enterré en pleine forêt en 2019 pour une dette d’argent et ont mené des missions pour divers clients, y compris des personnalités politiques. Deux hommes politiques auraient en effet été ciblés par des rivaux dans une course à la mairie d’une ville du Val-de-Marne. L’enquête révèle que plusieurs personnalités politiques pourraient avoir été impliquées, y compris un ancien député socialiste rémunéré pour du lobbying. Les policiers ont découvert un total de huit infractions distinctes dans cette affaire.

Divers agents ou ex-agents des renseignements, des agents de sécurité privés, et un policier soupçonné d’avoir consulté des fichiers confidentiels pour le compte d’Athanor, sont impliqués dans ces actes criminels. Lors des interrogatoires, l’un des principaux exécutants a affirmé être convaincu d’agir dans le cadre de missions secrètes pour l’État.

Le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises de 23 personnes impliquées dans cette affaire au mois de mai dernier.

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