Invité jeudi soir dans Complément d’Enquête sur France 2, l’ancien député Meyer Habib a de nouveau suscité l’indignation en réitérant des propos polémiques sur les Palestiniens. En réaction à un reportage sur le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Netanyahou, Habib a déclaré que « l’islamisme est un cancer », avant d’ajouter qu’une partie de la population palestinienne partage cette caractéristique. Ces propos rappellent ceux qu’il avait tenus en octobre 2023, provoquant déjà une controverse majeure.

Ce n’est pas la première fois que Meyer Habib tient des propos similaires. Dès octobre 2023, au début du conflit à Gaza, il avait déjà utilisé cette même comparaison pour désigner les Palestiniens, ce qui lui avait valu de nombreuses critiques. Lors de son passage sur France 2, il a tenté de se justifier en précisant qu’il parlait « de ceux qui ont participé aux attaques du 7 octobre », excluant le reste de la population palestinienne. Cependant, ces explications n’ont pas suffi à calmer la polémique.

Un reportage sans concession à l’égard de Netanyahou

Dans le reportage Raviv Drucker, présentateur de l’émission « Zone de guerre » revient notamment sur les affaires de corruption qui ont émaillé la réputation de Netanyahou, et « sur sa volonté de contrôler les médias ». « Il a conclu des accords avec des manias de la presse, leur offrant des lois sur mesure en échange d’une couverture médiatique positive pour lui-même et son gouvernement. »

Ehud Barack, ancien premier ministre israélien, estime quant à lui que Netanyahou, « a peur de l’accélération de son procès car 97% des affaires pénales en Israël se terminent par une condamnation ». « Et nous avons eu un président en prison, nous avons eu un ministre des Finances et plusieurs autres ministres en prison. Il est donc certain qu’il fait tout cela pour éviter son procès. »

Meyer Habib soutient Netanyahou

Habib a déclaré qu’il avait été très difficile pour lui de regarder ce reportage et que s’il en avait connu le contenu, il ne serait certainement pas accepter de participer à cette émission. Il a défendu son ami de longue date, Benjamin Netanyahou, rejetant catégoriquement les accusations de crimes de guerre qui visent le Premier ministre israélien. « Israël est l’armée la plus morale au monde », a-t-il martelé, tout en minimisant le nombre de victimes civiles à Gaza, des chiffres pourtant confirmés par l’ONU et d’autres organisations internationales.

Une critique de la gauche

Meyer Habib a également dénoncé ce qu’il perçoit comme une « importation du conflit en France » et une « instrumentalisation » du sujet par la gauche, tout en annonçant son intention de porter plainte contre le député LFI David Guiraud, avec qui il a eu un accrochage violent au Parlement, confiant qu’il avait eu envie de lui mettre un coup de tête. Selon celui qui avait déjà refusé de serrer la main à Manuel Bompard, tout en faisant la bise à Jordan Baredella, « l’extreme droite est bien plus digne depuis le 7 octobre sur ces questions là que l’extreme gauche ».

Un débat qui s’enflamme en France

Ces nouvelles déclarations viennent renforcer la tension autour de la question israélo-palestinienne en France. La gauche et plusieurs organisations de défense des droits humains ont dénoncé des propos « inadmissibles » et « dangereux », tandis que certains soutiens d’Israël défendent Meyer Habib en invoquant une « détérioration du débat » et une « instrumentalisation » du conflit en France.

L’ancien député a par ailleurs dénoncé l’attitude de la France Insoumise, accusant ses députés de soutenir un « génocide » et fustigeant leur attitude à l’Assemblée nationale. Il a également annoncé son intention de porter plainte contre le député LFI David Guiraud, avec qui il a eu un échange tendu au Parlement.

À propos du projet de Trump de transformer la bande de Gaza en une station balnéaire luxueuse Meyer Habib a estimé qu’il fallait trouver une solution et que « cette solution est innovante », comme le considère aussi Netanyahou. « Il y a déjà eu des transferts de population », a-t-il souligné, suggérant que des Palestiniens puissent s’installer en Jordanie.