Seyed Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères du président iranien Massoud Pezeshkian et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, a été personnellement nommé par le guide suprême Ali Khamenei pour négocier avec les États-Unis sur la question du nucléaire iranien. S’il adopte une posture de fermeté vis à vis de l’Oncle Sam, avec son profil de diplomate international qui a été proche de nombreuses organisations ou personnalités proches du Forum économique mondial, il pourrait s’avérer plus malléable, qu’il ne le prétend d’autant qu’il a déjà joué un rôle clé dans les négociations nucléaires iraniennes.
Le 24 août 2024, lors d’une interview avec l’Agence nationale de radio et de télévision iranienne, Seyed Abbas Araghchi, a exposé les lignes directrices de la politique étrangère de l’Iran, affirmant que les tensions avec les États-Unis resteront irrésolues en raison des différences idéologiques profondes. Il a réaffirmé le soutien de l’Iran à l’Axe de la Résistance, une coalition politique et militaire informelle dirigée par l’Iran en Asie occidentale et en Afrique du Nord, qui comprend notamment la Résistance islamique en Irak, le gouvernement syrien, le parti politique et groupe militant libanais Hezbollah, l’organisation politique et militaire yéménite Ansar Allah, le Hamas, et divers autres groupes militants palestiniens. Il s’est engagé à renforcer la position de l’Iran sur la scène internationale et a souligné que le but du pays n’est pas de mettre fin aux hostilités avec les États-Unis, mais de les gérer pour minimiser les coûts. Araghchi a aussi commenté la guerre de Gaza, en soulignant l’importance d’une diplomatie proactive de l’Iran dans les négociations de cessez-le-feu. En ce qui concerne le JCPOA (accord nucléaire), il a indiqué que, sous sa forme actuelle, il n’est pas négociable, mais cela ne semble que façade, d’autant que notre ami, Hamid Enayat, politologue proche du CNRI, estime que « le régime pourrait envisager de réduire son enrichissement d’uranium à 90 % et même d’autoriser des inspections par l’Agence internationale de l’énergie atomique pour obtenir un certain allègement des sanctions », « sans pour autant renoncer complètement à ses ambitions nucléaires ». Une autre raison est le profil même d‘Abbas Araghchi, diplomate en lien avec l’élite mondialiste.
Son parcours académique
Né en 1960 à Téhéran, Abbas Araghchi a jeté les bases de sa carrière diplomatique en obtenant une licence en relations internationales à l’École des relations internationales, affiliée au ministère iranien des Affaires étrangères. Il a poursuivi ses études en sciences politiques à l’Université islamique Azad de Téhéran avant de décrocher un doctorat en pensée politique à l’Université britannique de Kent, par laquelle sont passés de nombreux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, tels que Vybarr Cregan-Reid, Darren Griffin, Palaniappan Ramaswamy ou Erika Rackley.
Une carrière diplomatique diversifiée
Entré au ministère des Affaires étrangères en 1989, Abbas Araghchi a gravi les échelons au fil des années. Il a d’abord servi dans les années 90, comme chargé d’affaires à la mission permanente de l’Iran auprès de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Djeddah, en Arabie Saoudite, qui est également membre du FEM. Araghchi a ensuite pris la direction de l’Institut des études politiques et internationales (IPIS), un think tank basé à Téhéran affilié au ministère iranien des Affaires étrangères, qui a été fondé en 1983, peu après la Révolution iranienne de 1979.
Abbas Araghchi a ensuite été chancelier de l’École des relations internationales, rattachée au ministère des Affaires étrangères, mais aussi à celui de la Science, de la Recherche et de la Technologie, où il a façonné la future génération de diplomates iraniens. À noter que l’un des membres les plus éminents formés par l’École des relations internationales, n’est autre que le vice-président Iranien, Mohammad Javad Zarif, qui est un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial.
En tant qu’ambassadeur, Araghchi a représenté l’Iran en Finlande de 1999 à 2003, puis au Japon de 2007 à 2011, des postes stratégiques qui lui ont permis de renforcer les relations bilatérales de l’Iran avec ces pays.
Négociateur en chef des négocations sur le nucléaire iranien
De 2017 à 2021, Abbas Araghchi a occupé le poste de sous-ministre des Affaires étrangères pour les questions politiques. Il a également été le principal négociateur iranien dans les discussions cruciales avec le groupe P5+1 concernant le programme nucléaire de l’Iran. Araghchi a par exemple rencontré le Directeur général de l’AIEA et contributeur du FEM, Rafael Mariano Grossi, le 8 avril 2021 à Vienne. Son approche diplomatique et sa maîtrise des enjeux internationaux ont joué un rôle clé dans les pourparlers, sous le gouvernement du président Iraneien et contributeur du FEM, Hassan Rouhani.