La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé jeudi 26 juin son intention de renforcer les liens commerciaux avec l’Asie-Pacifique, en travaillant à un accord avec le partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Une démarche qui vise à contourner le blocage actuel de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Lors d’une conférence de presse, Ursula von der Leyen a surpris en déclarant vouloir créer un organisme régulateur entre l’Europe et les douze pays du PTPGP, qui vont du Canada au Vietnam, en passant par le Mexique et le Japon. Cet accord transpacifique facilite déjà les échanges commerciaux entre ses membres et permet, par exemple, que 35 % des crevettes canadiennes proviennent du Vietnam.
L’annonce intervient alors que l’OMC est jugée « moribonde » depuis son abandon progressif par les États-Unis, notamment sous la présidence Trump. Fondée en 1995 pour réguler la mondialisation, l’OMC a contribué à la dérégulation et au productivisme, des principes contestés par certains économistes européens.
Soutien de l’Allemagne
Le chancelier allemand Friedrich Merz a soutenu la démarche de la présidente de la Commission européenne. « Si l’OMC est aussi dysfonctionnelle qu’elle l’est depuis des années, alors nous devons trouver autre chose, car nous continuons de considérer le libre-échange comme important », a-t-il déclaré. Un positionnement qui reflète l’orientation exportatrice de l’économie allemande, notamment son industrie automobile.
Une stratégie face aux États-Unis
Les dirigeants européens y voient également un moyen de contrer l’approche protectionniste américaine. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a ainsi estimé que l’Union européenne devait « s’inspirer de nos amis d’outre-Atlantique » en étant « très innovante, parfois même imprévisible ». Une manière, selon lui, de répondre à la stratégie commerciale agressive de Washington.