Samedi dernier, le boxeur américain Ryan Garcia a été arrêté par la police, une annonce qui a surpris tant ses fans que le monde de la boxe. L’arrestation a eu lieu à l’hôtel Waldorf Astoria de Beverly Hills, en Californie, suite à un appel d’un chauffeur. Le boxeur, âgé de 25 ans, a été accusé de vandalisme (près de 15000 dollars de casse) et d’ivresse sur la voie publique.
Ryan Garcia, dont la santé de sa mère inquiète, avait déjà été dans la tourmente récemment. Accusé de dopage à base d’ostarine dans un combat gagné contre Devin Haney, sa carrière de boxeur aurait pu encore décoller en battant le Champion des super-légers dans un match 100% californien. Malgré un succès sportif, le flou persiste sur l’attribution de cette victoire.
Ses avocats ont pourtant fait un communiqué sur ce test anti-dopage, qu’ils jugent ridicule :
“Tout au long de sa carrière, Ryan s’est volontairement soumis à de nombreux tests, qui ont tous donné des résultats négatifs, soulignant son engagement en faveur d’une concurrence juste et propre. De plus, plusieurs tests négatifs menant à son combat contre Haney confirment davantage son bilan vierge. Les niveaux ultra-faibles d’Ostarine détectés dans ses échantillons, de l’ordre d’un milliardième de gramme, ainsi que dans son échantillon de cheveux propres, prouvent une contamination plutôt qu’une ingestion intentionnelle. Les résultats des tests récents le réitèrent”.
Lanceur d’alerte ou toxicomane paranoïaque ?
À 25 ans, Ryan Garcia est un boxeur très prometteur qui performe déjà dans sa catégorie. Très médiatisé pour ses prises de paroles en faveur de sa religion, la religion chrétienne, et de la protection de l’enfance, Ryan Garcia connaît une forte popularité aux États-Unis. Sur X par exemple, il a dépassé le palier du million d’abonnés. Très engagé, Ryan Garcia avait expliqué dans un space Twitter avec la figure masculiniste, Andrew Tate, qu’il avait été enlevé, et avait assisté à des viols d’enfants dans les bois. Selon lui, ils auraient été commis au Bohemian Grove. Une histoire dont il aurait des preuves.
Le Bohemian Grove, une réalité fantasmée ?
Le Bohemian Club est considéré comme l’un des cercles les plus exclusifs et sélectifs au monde. Cette société secrète a été fondée en 1872 par deux journalistes du San Francisco Examiner. À ses débuts, le club avait un esprit très bohème, donc destiné à la détente et au divertissement après la guerre civile, et il est resté gravé dans les mémoires.
Le club ressemblait à une fraternité, avec des activités culturelles variées. C’est pourquoi les activités plus intellectuelles y étaient particulièrement valorisées. Par la suite, les journalistes “bohèmes” ont été écartés pour faire place à des politiciens. Le club s’est gentrifié. Depuis lors, le Bohemian Club est entouré de nombreux fantasmes et interrogations. Le club compte environ 2 000 membres masculins, qui paient un droit d’entrée de 25 000 dollars et sont sélectionnés avec rigueur. La liste d’attente est d’au moins 21 ans. Il réunit certaines des personnalités les plus influentes des conservateurs, des médias et de l’Industrie. Chaque année, pendant la dernière quinzaine de juillet, ce groupe se réunit sur un domaine privé de 11 kilomètres carrés, situé au cœur d’une forêt de séquoias géants à Monte Rio, en Californie, près de San Francisco. Ensemble, ils discutent d’économie, de politique, de géopolitique, du Parti républicain, des États-Unis et des perspectives mondiales.
Des liens avec le Forum économique mondial et le groupe Bilderberg
Le Bohémien Grove s’inscrit dans la lignée des sociétés ésotériques élitistes où secrètes, ou les relations politico-économiques y sont développés. Parmi les personnalités membres du Bohemian Grove, on retrouve en effet de nombreux membres éminents d’autres groupes élitistes. Bill Clinton, Bono de U2, Tony Blair, Henry Kissinger ou encore David Rockefeller, tous liés au Forum Économique Mondial, ont participé aux réunions du Bohemian Grove. Rockefeller, Blair et Kissinger ont également été membres du groupe Bilderberg, tout comme Valéry Giscard d’Estaing, ou encore Michel Rocard, qui se sont également rendus aux évènements organisés par le Bohémien.
Ennemie numéro 1 de Ryan Garcia, cette société secrète, ou du moins discrète, a été popularisée ces dernières années suite au reportage du journaliste Alex Jones qui avait apporté la preuve qu’un rituel se produisait bien dans ces forêts, et ce, dans les années 1980. L’un des moments forts de cette rencontre est la cérémonie d’ouverture du séminaire, un rituel incontournable auquel tous les membres assistent, et où une immense statue de hibou est vénérée.
Michel Rocard, ancien premier ministre français, raconte l’ambiance qui régnait dans ce club : “ C’est comme un camp de vacances, on fait le casse-croûte, on couche sous des huttes en bois à 7 ou 8″. « Pour se laver, il y a un seul robinet sur le pylône à l’entrée. On boit le coup joyeusement, mais attention, personne n’est ivre, ce n’est pas trop le genre. C’est beaucoup moins guindé que Bilderberg, car au Grove, on joue aux cow-boys. La cérémonie du hibou ? Je n’ai pas été invité à cette réjouissance. Dans l’ensemble, j’ai trouvé ça folklorique, rigolo et un peu étrange. Mais d’une certaine façon, tout ce qui est américain est un peu étrange…”. Le décor est planté.
Une arrestation intrigante
Outre cette arrestation récente, Garcia avait récemment affirmé que son compte Instagram avait été piraté, que ses cartes de crédit avaient été bloquées et qu’il avait été exploité. Sa dernière apparition en vidéo remonte à quelques jours, où il déclarait dans un état lamentable : “Ils essaient de me mettre en prison, et ils vont essayer de m’y tuer”.
Par comparaison, le rappeur américain P Diddy est accusé d’être à la tête d’un réseau de proxénétisme, et a pu frapper la chanteuse RnB Cassie, il est toujours en liberté et n’est pas inquiété par la justice malgré un procès en cours. Et même si Ryan Garcia est accusé d’avoir été ivre et de vandaliser, cet évènement pose question, alors qu’il avait pu soutenir le candidat à l’élection présidentielle Donald Trump. En 2020, Kanye West avait aussi soutenu Trump, et avait fini en centre de désintox. Une différence de traitement entre les différents artistes et sportifs selon le bord politique ?
