En fondant « La France humaniste », Dominique de Villepin fait un retour remarqué dans le débat public. À moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’ancien premier ministre propose un projet citoyen en rupture avec les clivages partisans traditionnels.
Il n’avait jamais vraiment quitté la scène, mais cette fois, Dominique de Villepin l’affirme : il « s’organise » et « mobilise ». L’ancien premier ministre a annoncé dans les colonnes de Paris-Match, ce lundi, la création de « La France humaniste », un mouvement politique citoyen, à la croisée des crises géopolitiques et de l’effondrement de la confiance dans les partis.
Ce mouvement, qui n’est « ni partisan » ni « payant », se veut un espace de réflexion, de terrain et d’engagement. Il sera présidé par Benoît Jimenez, maire centriste de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), un casting à l’attention des élus locaux, pour leur montrer qu’ils sont au cœur de cette nouvelle dynamique. « Les maires sont les premiers élus, le cœur de la bataille », déclare de Villepin dans les colonnes de Paris Match.
Une rupture avec les appareils politiques
Se gardant bien de parler de parti classique, Dominique de Villepin évoque un mouvement d’idées, de citoyens et d’associations, en écho aux débuts d’En Marche en 2016. Il refuse les étiquettes partisanes et appelle à dépasser les anciennes fractures politiques : « Quand je vois des figures de droite, de gauche se mobiliser, je crois que c’est une bonne chose. »
Dans un climat de grande incertitude, l’ancien chef de la diplomatie française mise sur un discours fédérateur : « Beaucoup partagent ce sentiment qu’il y a un autre chemin et que nous devons revenir à ce que nous sommes. »
Une adresse directe à la jeunesse
La priorité de « La France humaniste » sera claire : reconnecter avec la jeunesse. « C’est de leur avenir dont nous parlons », martèle Villepin, insistant sur l’importance de reconstruire un horizon politique à une époque de désenchantement collectif. Lors de ses récents déplacements en France, il dit avoir ressenti une profonde inquiétude sociale, nourrie par les crises et les fractures territoriales.
Une candidature en 2027 ? L’ombre d’une ambition
Si Dominique de Villepin n’annonce pas encore de candidature à la présidentielle de 2027, ses mots, ses actes et la publication imminente d’un livre-programme intitulé « Le pouvoir ne dire non » (Flammarion) nourrissent la rumeur. Il affirme ne pas être « dans un combat personnel », tout en soulignant la nécessité de partager son expérience dans un monde en tension.
« Ce n’est pas encore le temps de l’élection », affirme celui qui s’est positionné en faveur de Gaza et qui a été accusé par certains d’avoir été lancé dans les pages de la France Insoumise. Dans un tel contexte, le choix du nom « La France humaniste » peut apparaitre comme un pied de nez.
Comme Glucksmann, un autre adversaire de LFI, Villepin ne se proclame pas encore candidat et en appel à la mobilisation des idées : « C’est le combat des idées qui me paraît aujourd’hui d’actualité. »
Sources : Paris-Match, Le Figaro, Le Parisien.
