Depuis 2019, la relation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky a connu des hauts et des bas, entre scandales, altercations diplomatiques et rencontres sous haute tension. Leur échange en marge du sommet de l’OTAN à La Haye marque une nouvelle tentative de rapprochement, quatre mois après une rupture spectaculaire à Washington.

Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont entretenus pendant près d’une heure en marge du sommet de l’OTAN, mercredi 25 juin. Un tête-à-tête qualifié de « long et constructif » par Kiev, qui intervient après plusieurs années de relations tendues entre les deux dirigeants. Depuis leur premier contact téléphonique en avril 2019, leur trajectoire commune a été jalonnée de malentendus, de confrontations diplomatiques et d’initiatives avortées. Retour sur les moments clés qui ont façonné une relation instable mais déterminante pour l’avenir de la guerre en Ukraine.

2019 : L’affaire Ukrainegate empoisonne la première rencontre

Le 25 septembre 2019, à l’ONU à New York, Donald Trump et Volodymyr Zelensky s’affichent côte à côte pour la première fois. Mais l’image est trompeuse. Quelques jours plus tôt, la presse révélait que le président américain avait exercé des pressions sur son homologue ukrainien pour enquêter sur Hunter Biden, fils de son rival politique Joe Biden. L’affaire déclenche une procédure de destitution contre Trump.

Durant leur entretien, les deux dirigeants évitent le sujet. Zelensky évoque la lutte contre la corruption et invite Trump à visiter le front dans le Donbass. Mais aucune avancée concrète ne suit ce rendez-vous, qui reste marqué par la méfiance.

2024 : Le clash de la Trump Tower

Près de cinq ans après leur première rencontre, le 27 septembre 2024, Volodymyr Zelensky se rend à la Trump Tower, quartier général de l’ancien président américain, muni de son « plan de victoire » contre la Russie. Quelques heures plus tôt, Donald Trump, en campagne pour retrouver la Maison-Blanche, avait vivement critiqué l’aide américaine à l’Ukraine lors d’un meeting à Savannah, affirmant qu’il pourrait mettre un terme au conflit « en 24 heures ». Face à l’incertitude des élections du 5 novembre, le président ukrainien a confié qu’il jouait sa « survie politique ».

À Paris, dialogue figé sous les ors de l’Élysée

Le 7 décembre 2024, Emmanuel Macron orchestre une rencontre informelle entre les deux hommes à l’occasion de la réouverture de Notre-Dame. En vain. Si les gestes sont protocolaires, la tension est palpable. Trump minimise le conflit sur ses réseaux sociaux, tandis que Zelensky appelle à une paix durable mais sans compromis avec Moscou. Aucune avancée n’est enregistrée.

2025 : La rupture filmée à la Maison-Blanche

Le 28 février 2025, une réunion filmée au Bureau ovale tourne au fiasco. Trump conditionne l’aide militaire à l’exploitation de ressources ukrainiennes. Zelensky refuse. Le ton monte. Le vice-président J. D. Vance s’en mêle. Le clash est total. Zelensky dénonce l’arrogance américaine ; Trump l’accuse d’ingratitude. C’est la rupture.

Une accalmie fragile au Vatican

Le 26 avril, un échange bref mais symbolique a lieu au Vatican, à l’occasion des funérailles du pape François. Quinze minutes d’échange en tête-à-tête entre les colonnes de la basilique Saint-Pierre. La discussion porte sur un possible cessez-le-feu. Trump promet de nouvelles sanctions contre Moscou. Zelensky demande un engagement écrit. Il n’en obtiendra pas.

Juin 2025 : Le retour d’un dialogue au sommet de l’OTAN

Quatre mois après leur altercation à Washington, Trump et Zelensky se retrouvent enfin à La Haye. Cette fois, le climat semble plus apaisé. Selon Kiev, les discussions ont porté sur l’achat de systèmes de défense, la coproduction de drones et le durcissement des sanctions contre Moscou. Côté américain, Trump loue un « très bon moment » avec un Zelensky « plus agréable que jamais ».

Une alliance sous conditions

La relation entre Trump et Zelensky semble entrer dans une nouvelle phase, marquée par la prudence et la stratégie. Pour Kiev, il s’agit de sécuriser un soutien vital en cas de retour de Trump à la Maison-Blanche. Pour Trump, il s’agit d’affirmer sa stature internationale tout en gardant la main sur une guerre qu’il a promis de « résoudre rapidement ».