You are currently viewing Nouvelle-Calédonie : Couvre-feu après des manifestations contre une réforme constitutionnelle
Le Haut Commissaire de la République, Louis Le Franc. Photo : @Ministère de l'Intérieur.

Nouvelle-Calédonie : Couvre-feu après des manifestations contre une réforme constitutionnelle

Des violences ont éclaté en Nouvelle-Calédonie dans la nuit de lundi à mardi, alors que l’Assemblée nationale à Paris examinait une révision constitutionnelle visant à élargir le corps électoral aux élections provinciales, qui déplait aux indépendantistes. Ces derniers contestent également le dernier référendum organisé durant la crise sanitaire, sur l’autodétermination dans le cadre de l’accord de Nouméa, auquel ils n’ont pas participé. D’importants renforts ont été déployés, y compris des unités spécialisées comme le Raid et la CRS 8, tandis qu’un couvre feu a été décrété.

La nuit de lundi a été marquée par une violence intense, comme en attestent plusieurs tweets de la journaliste locale Charlotte Mannevy. Selon le Haut-Commissariat de la République, 36 gendarmes ont été blessés et 48 personnes ont été interpellées. Des maisons ont été incendiées, des magasins détruits et des tirs à l’arme lourde ont été signalés. Les pompiers ont dû intervenir sur environ 200 feux et ont reçu près de 1 500 appels.

Les violences ont éclaté dans un contexte de réforme constitutionnelle. Lundi, les Kanaks ont manifesté contre « le dégel du corps électorat », indique l’Union syndicale Solidaires, dans un communiqué évoquant un « processus dangereux pour l’avenir du peuple kanak ». « Les élus du congrès de Nouvelle Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenu à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral. » Cette réforme constitutionnelle est présenté comme une « modification brutale de toute l’organisation de la vie démocratique de la Nouvelle-Calédonie », « une façon de favoriser la recolonisation du territoire et l’invisibilisation du peuple Kanak », selon Solidaires.

Le Haut-Commissaire Louis Le France nommé par Darmanin déplore les violences

Le Haut-Commissaire Louis Le Franc, nommé au mois de janviers proposition de Gérald Darmanin a décrit des scènes de tir avec des carabines de grande chasse sur les gendarmes, notamment au Mont-Dore, et des destructions de commerces et de domiciles dans les quartiers nord de Nouméa. Ancien Préfet de l’Oise, de 2017 à 2020, où il a géré le début de l’épidémie de la Covid, puis du Pas-de-Calais, où il s’est montré ferme sur la crise migratoire, Louis le Franc, a ensuite été directeur de cabinet de Caroline Cayeux, lorsqu’elle a occupé le poste de ministre des collectivités territoriales. Il déjà exercé en Nouvelle-Calédonie comme secrétaire général adjoint puis secrétaire général au haut-commissariat, de 2003 à 2006.

Réactions des autorités

Un couvre-feu a été décrété pour la nuit de mardi à mercredi. Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et le Haut-Commissariat ont lancé des appels au calme. Le président indépendantiste du gouvernement local, Louis Mapou, a exhorté à la responsabilité et au retour à la raison. La présidente du Medef Nouvelle-Calédonie, Mismy Daly, qui a été récompensée au mois de janvier de la Légion d’honneur, a exprimé son incompréhension face à cette situation, qu’elle juge désastreuse.

Mesures de sécurité renforcées

Pour contenir les violences, d’importants renforts ont été déployés, y compris des unités spécialisées comme le Raid et la CRS 8. Les réseaux de transport en commun ont été fermé la compagnie Aircalin a annulé des vols. Les autorités ont également exprimé leur inquiétude concernant une usine incendiée à l’entrée de Nouméa, où des émeutiers étaient retranchés près de cuves d’hydrogène, présentant un risque d’explosion imminent, tandis que la police a déployé des drones.

Laisser un commentaire