Alors que les dirigeants européens attendaient un discours sur l’Ukraine, le vice-président américain, JD Vance, a prononcé aujourd’hui un discours lors de la Conférence de la sécurité taillant en pièce la régulation européenne qui sous prétexte de lutter contre les discours de haine et les fakes news s’attaquerait à la liberté d’expression. Cela n’a pas manqué de faire réagir la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nathalie Loiseau, eurodéputée du groupe Renew, qui vient de prendre la tête du bouclier européen de la démocratie (EUDS), pour lutter contre les ingérences étrangères et les manipulations de l’information qui menacent les processus démocratiques.
Intervenant sur franceinfo ce vendredi 14 février, l’ancienne ministre française des Affaires européennes a qualifié l’intervention de Vance de « totalement à côté de la plaque ». Selon elle, le vice-président américain a manqué l’essentiel du débat en ne se concentrant pas suffisamment sur la question ukrainienne, préférant aborder des sujets comme le droit de vote et la liberté d’expression en Europe.
« Il n’a fait qu’effleurer le dossier ukrainien », a-t-elle déclaré, soulignant que l’essentiel des préoccupations européennes devait porter sur la menace directe que représente la Russie. Le discours de Vance, selon elle, n’a pas pris la mesure de l’importance de l’Ukraine dans la stabilité de l’Europe. Au lieu de cela, il a mis en avant des problèmes internes, affirmant que la principale menace en Europe ne venait ni de la Russie, ni de la Chine, mais de l’intérieur, qualifiant ce message de « glaçant ».
Une vision de la paix sans Ukraine : un risque pour la sécurité européenne
L’eurodéputée a insisté sur l’importance de maintenir l’Ukraine à la table des négociations pour parvenir à une paix durable en Europe. Elle a rappelé que tout cessez-le-feu prématuré, comme ceux proposés dans le passé, risquait de favoriser l’impérialisme russe. Elle a notamment évoqué les accords de Minsk de 2015, qu’elle considère comme une répétition de l’invasion de l’Ukraine, et a insisté sur la nécessité de « porter un coup réel à l’impérialisme militaire russe ».
Loiseau a aussi exprimé ses préoccupations suite à l’appel téléphonique entre le contributeur du FEM, Donald Trump et Vladimir Poutine, qui a relancé les craintes d’un règlement du conflit défavorable à l’Ukraine. Elle a souligné que le récent bombardement de la centrale de Tchernobyl par la Russie était un signe inquiétant, loin de l’apaisement espéré. « Un cessez-le-feu bâclé en Ukraine, ça a déjà été essayé », a-t-elle martelé.
L’Europe doit prendre en charge sa propre sécurité
Au-delà du conflit ukrainien, Nathalie Loiseau a également appelé l’Europe à prendre des mesures concrètes pour renforcer sa sécurité. Selon elle, il est urgent que l’Europe investisse davantage dans sa propre défense plutôt que de déléguer cette responsabilité aux États-Unis. « Il est urgent pour l’Europe de faire plus pour notre sécurité, payer plus cher, plutôt que de la déléguer à un partenaire américain », a-t-elle insisté.
En conclusion, l’eurodéputée a mis en avant l’urgence d’une position commune entre les États-Unis et l’Europe sur la guerre en Ukraine. Elle a appelé à une solidarité accrue, tout en soulignant que l’Europe ne pouvait plus se contenter d’une position de spectatrice, mais devait devenir un acteur clé de sa propre sécurité.