Le président russe Vladimir Poutine a tenu un discours remarqué le 7 novembre dernier, lors de la session plénière du Club de discussion international de Valdaï, sorte de Davos de l’Est. Ses propos ont mis en avant les positions actuelles de la Russie sur la scène internationale, notamment en ce qui concerne le conflit en Ukraine, les relations avec l’Occident, et la vision d’un monde multipolaire.

Poutine a affirmé que la Russie n’initie jamais le recours à la force, mais qu’elle est prête à prendre toutes les mesures nécessaires pour sa défense.

Le président russe a assuré que son pays a toujours reconnu l’indépendance et les frontières mais sous un accord de neutralité. Quand l’Ukraine a commencé à changer ses lois pour se rapprocher de l’OTAN, la donne a changé, selon lui.

Poutine a accusé l’Occident d’avoir conduit l’Ukraine à un coup d’État en 2014, obligeant la Russie à lancer ce qu’il nomme une « opération militaire spéciale ». Poutine estime que les appels occidentaux à infliger une « défaite stratégique » à la Russie sont irresponsables, surtout face à une puissance nucléaire.

Appel à des négociations de paix basées sur les réalités actuelles

Le président russe a réitéré l’ouverture de la Russie à des négociations de paix sur la base des accords déjà atteints lors des discussions d’Istanbul. Lors de l’entretien qu’il a accordé le 1er février dernier au journaliste américain, Tucker Carlson, Poutine a avait déjà confié quel’Ukraine et la Russie s’étaient « mis d’accord sur tout », lors des négociations qui avaient eu lieu dans la capitale turc, au début de l’invasion russe, mais que le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Boris Johnson, était venu  « dissuader » les Ukrainiens de signer l’accord.

Cette déclaration de Poutine intervient alors que les tensions sont au plus haut, le président russe accusant l’OTAN de mener une « intervention rampante » à travers son expansion vers l’est, qu’il perçoit comme une tentative de déstabilisation de la Russie, idée qu’il avait également développer lors de son entretien avec le journaliste américain.

Critiques envers l’OTAN et appel à un monde multipolaire

Vladimir Poutine a dénoncé l’OTAN comme « un anachronisme », soulignant qu’elle reste le seul bloc militaire au monde. Il a également affirmé que certains membres de l’alliance manifestent un intérêt pour une collaboration avec les BRICS, ce qui indique, selon lui, une volonté de diversification des partenariats internationaux. L’exemple de la Turquie qui vient de devenir partenaire stratégique des BRICS tout en faisant partie de l’OTAN est patent. Il a insisté sur l’idée que le monde multipolaire ne doit exclure aucun pays et que chaque nation a droit à l’indépendance, au respect et au développement.

Le rôle de la Russie dans le nouvel ordre mondial

Poutine a également abordé la question du nouvel ordre mondial, déclarant que l’ancien ordre est révolu et que la Russie a un rôle clé dans le développement de ce nouvel équilibre. Selon lui, la Russie est indispensable sur la scène mondiale, indépendamment des décisions de Washington et de Bruxelles. Dans cette vision, l’existence même de la Russie serait un gage de stabilité et de prospérité pour le monde, selon lui.

Une vision pour un monde sans « gagnants ni perdants »

Poutine a conclu son discours en appelant à un monde où aucun pays ne serait laissé pour compte. Il a plaidé pour un équilibre où chaque nation a sa place, insistant sur la nécessité de respecter les droits à l’indépendance et au développement de tous les peuples. Pour la Russie, cette vision d’un monde multipolaire marque un contraste fort avec les blocages actuels et souligne son ambition de jouer un rôle central dans cette transformation globale.