Des affrontements ont éclaté à Los Angeles dimanche 8 juin, au troisième jour de manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump. La décision unilatérale du président américain de déployer la garde nationale sans l’accord du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a ravivé les tensions dans l’État le plus peuplé du pays.
Alors que plusieurs dizaines de manifestants protestaient contre les méthodes de l’ICE (police de l’immigration), un face-à-face tendu s’est déroulé sur une autoroute de la mégapole californienne. Des affrontements ont éclaté, provoquant des arrestations, des incendies de véhicules et l’usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes présents sur les lieux. Selon les autorités locales, trois voitures ont été incendiées, deux vandalisées, et plusieurs militants interpellés.
Une intervention fédérale dénoncée comme illégale
Sans sollicitation préalable du gouverneur, Donald Trump a ordonné le déploiement de 2 000 membres de la garde nationale, principalement mobilisée en cas de catastrophes naturelles. Gavin Newsom a immédiatement dénoncé cette intervention comme « illégale » et « délibérément incendiaire », y voyant une tentative d’aggraver la situation pour justifier une politique de répression. Il a officiellement demandé à l’administration Trump de « restituer le contrôle à la Californie ».
L’immigration au cœur de la stratégie trumpienne
Le déploiement fédéral survient dans un contexte déjà explosif : des opérations menées par l’ICE ont donné lieu à des scènes de violence, notamment à Paramount, dans le sud de l’agglomération. Trente-cinq ressortissants mexicains ont été arrêtés, déclenchant une vive réaction de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, qui a exigé un traitement digne pour ces « hommes et femmes honnêtes venus chercher une vie meilleure ».
Donald Trump continue d’ériger la lutte contre l’immigration clandestine en priorité politique. Sur les réseaux sociaux, il a évoqué une « invasion de criminels », légitimant selon lui le recours à la force fédérale.
Opposition des autorités locales et démocrates
La maire de Los Angeles, Karen Bass, a fustigé une décision « purement politique » et regretté une escalade inutile. Plusieurs gouverneurs démocrates ont aussi publié un communiqué commun dénonçant un « abus de pouvoir » et réaffirmant leur soutien à la souveraineté des États sur leurs gardes nationales respectives.
Los Angeles, ville sanctuaire ciblée
Depuis novembre 2024, Los Angeles est officiellement une « ville sanctuaire », interdisant à ses services municipaux de collaborer avec les autorités fédérales sur des questions de statut migratoire. Une politique que Trump cherche à éradiquer, accusant la ville de favoriser l’« anarchie ».
Pour Gavin Newsom, la manœuvre présidentielle vise à « provoquer le chaos pour imposer la peur, la répression et le contrôle ».
Source : Le Monde.