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Droits des animaux : l’OABA soutient la DEDA, une déclaration européenne qui marque un tournant historique

Avec près de 400 soutiens à travers l’Europe, la Déclaration européenne des droits de l’animal s’impose comme un texte majeur pour refonder la protection du vivant. L’OABA, engagée de longue date pour la bientraitance animale, apporte son soutien à ce projet juridique ambitieux coordonné par des chercheurs de référence.

La Déclaration européenne des droits de l’animal, proclamée à Strasbourg le 29 janvier 2025, connaît aujourd’hui un élan inédit. Près de 90 organisations et 355 personnalités issues de plusieurs pays européens se sont déjà ralliées à ce texte, désormais soutenu par l’OABA. L’organisation, qui agit depuis des décennies pour l’amélioration des conditions d’abattage, voit dans cette déclaration un socle essentiel pour faire évoluer durablement le statut des animaux en Europe.

Fruit d’une collaboration scientifique menée par le professeur Jean-Pierre Marguénaud et un collectif de chercheurs issus des principales universités françaises, la DEDA a été élaborée avec une rigueur juridique remarquable. Sa version affinée de septembre 2025, enrichie par les contributions de centaines de signataires, reflète une convergence rare autour de la nécessité de renforcer la protection animale.

Le texte s’appuie sur un préambule qui réaffirme la continuité fondamentale entre toutes les formes de vie et reconnaît la sensibilité, les capacités cognitives et les intérêts propres des animaux. Cette base philosophique redéfinit en profondeur la relation entre l’humain et le reste du vivant, en posant clairement que l’amélioration de la condition animale ne se fait jamais au détriment de la dignité humaine.

Les quatorze articles de la DEDA couvrent un champ très large. Ils interdisent explicitement les actes de cruauté, les mauvais traitements, l’abattage sans étourdissement préalable, les spectacles provoquant la souffrance animale ou encore les recherches visant à rendre un animal définitivement insensible. La déclaration consacre également la nécessité de préserver les milieux naturels, d’empêcher l’extinction des espèces et de protéger les cycles biologiques des animaux sauvages. Elle propose une évolution majeure du droit en reconnaissant une possible personnalité juridique pour les animaux vivant en liberté et en prévoyant la création d’un Défenseur des Animaux, autorité indépendante chargée de leur protection.

La dimension éducative occupe une place centrale dans ce projet. Un tiers du texte appelle à intégrer la sensibilité animale dans les programmes scolaires, dans la formation des professionnels et dans l’ensemble des métiers en contact avec le vivant. Cette orientation confirme la volonté d’inscrire la protection animale dans une culture civique partagée à l’échelle européenne.

Malgré son absence de valeur contraignante, la DEDA constitue un outil d’influence puissant. Elle peut inspirer les législateurs européens, notamment dans les secteurs les plus sensibles comme l’élevage ou l’abattage, où la demande de réforme est massive. Selon l’Eurobaromètre 2023, plus de neuf Français sur dix souhaitent une amélioration des conditions d’abattage. Cette pression sociale conforte la portée politique d’un texte destiné à guider les futures évolutions du droit.

L’adhésion de l’OABA s’inscrit dans la continuité d’un engagement historique. En soutenant la DEDA, l’organisation participe à un mouvement qui transcende les frontières nationales et cherche à ancrer durablement la bientraitance animale dans les valeurs européennes. La déclaration offre une vision d’avenir où le respect du vivant, la responsabilité humaine et l’éducation constituent les trois piliers d’une nouvelle éthique commune.

Soutenir la DEDA revient ainsi à accompagner une transformation profonde de la place accordée aux animaux dans la société. En relayant ce texte et en encourageant le débat public, chacun peut contribuer à bâtir une Europe où les animaux sont enfin reconnus comme des êtres sensibles dotés de droits et protégés en conséquence.

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