Face à un Dubaï devenu trop cher et saturé, les capitales voisines Abou Dhabi et Doha profitent de l’occasion pour attirer les expatriés en quête d’un mode de vie plus calme et plus abordable. Nouvelles politiques de visas, infrastructures modernes et qualité de vie familiale sont leurs principaux atouts.
Dubaï, longtemps symbole d’opportunités et de glamour, semble désormais victime de son propre succès. L’envolée des prix de l’immobilier et du coût de la vie pousse une partie des expatriés à regarder ailleurs dans le Golfe. Deux destinations en particulier, Abou Dhabi et Doha, se positionnent comme des alternatives séduisantes, misant sur des politiques d’accueil plus stables et un cadre de vie plus équilibré.
Selon le Financial Times, la capitale du Qatar, Doha, affiche des loyers environ 30 % moins élevés que ceux de Dubaï, tout en développant une offre éducative et culturelle de plus en plus compétitive. La ville, longtemps perçue comme calme, investit dans des infrastructures modernes : musées, clubs nautiques, écoles internationales et quartiers résidentiels familiaux. À Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis, les nouveaux complexes immobiliers sont souvent situés à proximité d’espaces verts, de centres de santé et d’écoles, dans une logique de “ville à taille humaine”.
Si Dubaï demeure imbattable pour l’effervescence des affaires, le divertissement et le réseautage, de plus en plus d’expatriés recherchent aujourd’hui un rythme moins frénétique. « Autrefois, on venait ici pour gagner de l’argent et repartir. Désormais, beaucoup souhaitent s’y installer durablement et y élever leurs enfants », témoigne Charlotte Booth, consultante britannique installée à Doha avec sa famille. Même sentiment chez Rachel Colsaerts, expatriée australienne vivant à Abou Dhabi : « Mon mari est belge, je suis australienne, mais ici, on se sent vraiment chez nous. »
Pour renforcer leur attractivité, les deux capitales ont déployé des programmes de visas adaptés. Le Qatar a lancé dès 2018 un visa doré offrant la résidence permanente en échange d’un investissement immobilier d’au moins un million de dollars, assorti de droits d’accès aux soins et aux écoles publiques. De leur côté, les Émirats arabes unis ont instauré un visa vert de cinq ans renouvelable, destiné aux travailleurs indépendants gagnant plus de 15 000 dirhams par mois (environ 3 480 euros).
En toile de fond, cette concurrence reflète une transformation régionale : la diversification des économies du Golfe, qui cherchent à réduire leur dépendance au pétrole en attirant des talents, des entrepreneurs et des familles à long terme. Entre dynamisme économique et douceur de vivre, Doha et Abou Dhabi misent désormais sur la stabilité et la qualité de vie — là où Dubaï mise encore sur le prestige et la vitesse.
Sources :
Courrier Expat – « Abou Dhabi et Doha rivalisent pour attirer les déçus de Dubaï » – Publié le 6 novembre 2025
Financial Times – Article cité par Courrier Expat, novembre 2025
