Le géant allemand Boehringer Ingelheim annonce un nouveau plan social touchant sa division santé animale en France. Près de 150 postes vont disparaître, principalement sur le site de Gerland à Lyon, tandis que les salariés expriment leur inquiétude face à une réorganisation jugée « purement économique ».
La réorganisation de la division santé animale de Boehringer Ingelheim aura un lourd impact sur l’emploi en région Auvergne-Rhône-Alpes. Selon Force ouvrière, 149 postes seront supprimés et 58 autres modifiés sur les sites de Gerland, Saint-Priest (Rhône) et Saint-Vulbas (Ain). Le site lyonnais de Gerland serait le plus touché, avec environ 80 suppressions d’emploi.
À Lyon, où se trouve le siège français du groupe, le délégué syndical central FO, Serge Cécillon, dénonce dans les colonnes du Progrès « une succession de réorganisations qui ont conduit à faire perdre à l’entreprise compétences, moyens et agilité ». Selon lui, l’absence d’investissements a entraîné des « problèmes de qualité », évoquant même des « vaccins fissurés » détruits avant leur mise sur le marché. Ce nouveau plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) aggrave, selon FO, « le mal-être » ressenti par les salariés, plongés dans l’incertitude quant à leur avenir.
Le syndicat redoute un « affaiblissement supplémentaire du secteur Recherche et développement » et réclame la mise en place d’investissements « pour sauvegarder les emplois et restaurer la confiance ». Une inquiétude d’autant plus vive que Boehringer Ingelheim, qui emploie environ 2 000 personnes en France, affiche un chiffre d’affaires mondial de 26,8 milliards d’euros en 2025.
La direction du groupe, contactée par Le Progrès, confirme l’existence d’un « plan de transformation » s’inscrivant dans une stratégie mondiale de révision de ses activités en santé animale. « L’objectif est de renforcer notre compétitivité, d’accélérer l’innovation et d’adapter notre organisation aux évolutions rapides du marché », déclare une porte-parole. Boehringer Ingelheim assure vouloir conduire cette réorganisation « avec responsabilité et transparence », en engageant un dialogue avec les représentants du personnel et en proposant « des mesures de soutien et d’accompagnement adaptées ».
Depuis le rachat, en 2017, de Mérial — ancienne filiale de Sanofi —, Boehringer Ingelheim s’est imposé comme un acteur majeur du secteur vétérinaire mondial. Mais cette nouvelle vague de suppressions de postes révèle les tensions internes d’un modèle industriel en pleine mutation, entre impératifs économiques, modernisation des structures et préservation du savoir-faire scientifique.
Sources :
Le Progrès – « Le géant de la santé animale Boehringer Ingelheim va supprimer 149 postes dans le Rhône et l’Ain » – Publié le 5 novembre 2025