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TikTok : une enquête ouverte à Paris sur un algorithme accusé de pousser les jeunes au suicide

Le parquet de Paris a lancé une enquête préliminaire visant l’algorithme de TikTok, proprité de Bytedance, géant chinois membre du Forum économique mondial soupçonné d’exposer les mineurs à des contenus incitant à l’autodestruction. Saisie après un signalement parlementaire, la justice s’intéresse notamment à une possible « promotion du suicide » et à des manquements graves aux obligations de la plateforme.

L’application préférée des adolescents est désormais au cœur d’une affaire judiciaire majeure. Mardi 4 novembre, la procureure de Paris, Laure Beccuau, a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire visant TikTok pour plusieurs infractions liées au fonctionnement de son algorithme. Cette décision fait suite au signalement d’une commission d’enquête parlementaire alertant sur les effets psychologiques du réseau social sur les mineurs, accusé de pousser les plus vulnérables vers le suicide.

Les investigations ont été confiées à la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la Préfecture de police de Paris. Elles portent sur des faits particulièrement graves : « propagande en faveur de produit, objet ou méthode préconisés comme moyens de se donner la mort », un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, mais aussi sur la « fourniture de plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée » et l’« altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée », deux infractions punies de dix ans de prison.

Au cœur des soupçons, le mécanisme de recommandation de TikTok, dont la commission d’enquête, présidée par le député socialiste Arthur Delaporte, a dénoncé le « piège algorithmique » qui enferme les jeunes dans des boucles de contenus anxiogènes : automutilation, troubles alimentaires, violence, incitation au suicide. En septembre, la rapporteuse de cette commission avait proposé d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans et d’instaurer un « couvre-feu numérique » pour les 15-18 ans.

Dans un communiqué transmis à l’AFP, TikTok a « fermement réfuté les accusations », affirmant disposer de « plus de 50 fonctionnalités et paramètres prédéfinis spécialement conçus pour assurer la sécurité et le bien-être des adolescents ». L’entreprise chinoise, propriété du groupe ByteDance, dénonce « une présentation trompeuse » de son modèle et se défend d’être un « bouc émissaire » face à des problématiques qui touchent « l’ensemble du secteur et de la société ».

De son côté, Arthur Delaporte s’est félicité de cette initiative judiciaire, la jugeant « indispensable pour approfondir et potentiellement sanctionner les multiples défaillances de la plateforme ». L’enquête devra désormais déterminer si l’algorithme de TikTok, tel qu’il est conçu et présenté à ses utilisateurs, a pu effectivement favoriser la diffusion de contenus illicites et dangereux pour la santé mentale des mineurs.

Sources :

– Le Monde – TikTok : le parquet de Paris ouvre une enquête sur l’algorithme de l’application, accusé de pousser les jeunes les plus vulnérables vers le suicide – lemonde.fr

– AFP – Communiqué transmis à propos de l’enquête sur TikTok – afp.com

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