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Photo : Compte X de Benjamin Odoul.

Paris : La grenouille géante installée Place Vendôme qui divisait victime de la tempête Benjamin

Depuis le 20 octobre, une grenouille géante au regard mélancolique et l’anus bien en vu trônait sur la place Vendôme. Signée de l’artiste vénézuélien Alex Da Corte, cette œuvre monumentale et wokiste représentant Kermit du Muppet Show s’inscrit dans le cadre d’Art Basel Paris. Entre fascination artistique et moqueries virales, la capitale s’est retrouée une nouvelle fois au cœur d’une polémique autour de l’art contemporain. La tempête Benjamin a mis tout le monde d’accord.

La scène intrigue et amuse autant qu’elle scandalise. En traversant la place Vendôme, les Parisiens croisent désormais une grenouille géante, gonflable, d’un vert éclatant et d’une mine résolument dépitée. Intitulée Kermit the Frog, Even, l’installation est signée Alex Da Corte, artiste vénézuélien de 44 ans, connu pour ses œuvres pop et mélancoliques. Elle s’inscrit dans le cadre de la première édition parisienne d’Art Basel, prestigieuse foire internationale d’art contemporain.

L’artiste s’est inspiré d’un souvenir personnel : la parade de Thanksgiving à New York, en 1991, où un ballon représentant Kermit s’était accroché à un arbre avant de se dégonfler lentement. Cette image, mi-comique mi-tragique, a marqué Da Corte, qui y a vu une métaphore existentielle. “Kermit est entre deux vies, deux états”, expliquait-il récemment au Parisien. Une dualité qu’il relie à la célèbre phrase du personnage : “Ce n’est pas facile d’être vert.”

Sous ses airs enfantins, l’œuvre aborde pourtant des thèmes graves. Da Corte y voit un symbole des luttes écologiques et sociales contemporaines : la difficulté à défendre la planète dans un monde dominé par la consommation, et le sentiment d’être marginal lorsqu’on porte un discours différent. Pour lui, la couleur verte de Kermit incarne à la fois la nature menacée et l’altérité, celle d’un être qui ne trouve pas toujours sa place.

Mais à Paris, la grenouille n’a pas sauté dans tous les cœurs. Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre ironie et indignation : “Ce truc gonflable pollue la place Vendôme”, “C’est hideux, ça défigure l’une des plus belles places de Paris !” Certains internautes regrettent que l’art contemporain “provoque pour provoquer”, tandis que d’autres saluent “une œuvre poétique et critique, fidèle à l’esprit de Da Corte”. Même le journaliste Olivier Truchot s’en amuse, notant avec humour que “Kermit est en levrette !”

La polémique rappelle d’autres scandales artistiques survenus au même endroit. En 2014, le Tree de Paul McCarthy, sculpture verte en forme de sextoy installée place Vendôme, avait déchaîné les passions — jusqu’à ce que l’artiste soit agressé physiquement. Depuis, la célèbre place parisienne est devenue un terrain d’expérimentation pour les créateurs et un thermomètre des tensions culturelles françaises.

L’installation n’aura pas duré longtemps. Elle a été victime de la tempête Benjamin au plus grand plaisir de ses détracteurs dont fait partie Julien Odoul.

Sources :

Le Parisien – “Kermit la grenouille géante s’invite place Vendôme pour Art Basel Paris” – 24 octobre 2025

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