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Diadème de l'Impératrice Eugénie. Photo : @Stéphane Maréchalle/Louvre

Cambriolage au Louvre : les huit bijoux inestimables dérobés dans la galerie d’Apollon

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Un commando a dérobé, ce dimanche 19 octobre 2025, huit bijoux impériaux exposés dans la galerie d’Apollon du musée du Louvre. Ces pièces d’exception, appartenant à l’impératrice Eugénie, à Marie-Louise d’Autriche et à la reine Hortense, figurent parmi les trésors les plus précieux du patrimoine français.

Ce dimanche 19 octobre 2025, un groupe de quatre individus armés et déterminés a pénétré dans la galerie d’Apollon du musée du Louvre, s’emparant en quelques minutes de huit bijoux historiques d’une valeur patrimoniale « inestimable ». L’opération, exécutée avec une précision quasi militaire, a laissé la direction du musée et les experts en art sous le choc.

Ces huit joyaux, témoins du faste impérial du XIXᵉ siècle, ont marqué l’histoire du Second Empire et de la monarchie française. En voici le détail.

Le diadème de l’impératrice Eugénie

Confectionné peu après son mariage avec Napoléon III en 1853, ce diadème somptueux se distingue par sa composition exceptionnelle : 2 012 perles1 998 diamants et 992 roses. Inspiré par l’esthétique florale chère à l’impératrice, il symbolise la puissance et le raffinement du Second Empire. Son éclat, immortalisé dans de nombreux portraits officiels, en faisait l’une des pièces phares de la collection impériale du Louvre.

Le grand nœud de corsage de l’impératrice Eugénie

Ce bijou spectaculaire constituait le centre d’une ceinture ornée de plus de 4 000 pierres issues des Diamants de la Couronne. Composé de 2 438 diamants, il fut porté par l’impératrice Eugénie lors de l’Exposition universelle de 1855. Acheté par l’État en 2008 pour 6,72 millions d’euros, ce nœud est considéré comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la joaillerie française du XIXᵉ siècle.

Le diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense

Pièce d’exception héritée de deux reines, ce diadème est formé de cinq éléments articulés, chacun surmonté d’un grand saphir. Il réunit 24 saphirs et 1 083 diamants. Porté successivement par la reine Hortense de Beauharnais, la reine Marie-Amélie et Isabelle d’Orléans, il illustre l’évolution du goût royal et la virtuosité des joailliers parisiens du XIXᵉ siècle.

Le collier de la même parure

Faisant écho au diadème, ce collier majestueux rassemble 8 saphirs de tailles variées et 631 diamants. Tous les chaînons sont articulés, révélant un savoir-faire technique remarquable. Comme le diadème, il témoigne du faste et de l’élégance de la Maison d’Orléans, où la parure fut conservée jusqu’en 1985.

La paire de boucles d’oreilles de la parure Marie-Amélie / Hortense

Ces boucles d’oreilles raffinées, composées d’un petit saphir central entouré de diamants, présentent une pendeloque ornée d’une briolette de saphir sertie de 59 diamants. Portées par la reine Hortense et représentées dans plusieurs portraits d’époque, elles complètent l’ensemble de la parure royale aujourd’hui disparu.

Le collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise d’Autriche

Ce collier somptueux fut offert à Marie-Louise d’Autriche par Napoléon Ier à l’occasion de leur mariage en 1810. Il se compose de 32 émeraudes et 1 138 diamants. Livré par la maison Etienne Nitot et fils, il symbolise l’union politique entre la France et l’Autriche et le triomphe de l’art joaillier du Premier Empire.

La paire de boucles d’oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise

Issues du même ensemble, ces boucles d’oreilles comportent deux émeraudes en poirequatre autres émeraudes et 108 diamants. Préservées dans leur état d’origine, elles avaient rejoint les collections du Louvre en 2004 et étaient considérées comme l’un des plus beaux témoignages du raffinement impérial.

La broche dite “reliquaire”

Dernière pièce volée, cette broche en forme de rosace est sertie de 94 diamants. En son centre, un solitaire est entouré de sept pierres formant un motif sacré. Le dos de la broche renferme une petite logette, sans doute destinée à abriter une relique. Selon le musée, cette création évoque la dévotion profonde de l’impératrice Eugénie.

Les voleurs avaient également ciblé la couronne de l’impératrice Eugénie, composée de 1 354 diamants et 56 émeraudes, mais celle-ci a été retrouvée abandonnée dans la galerie lors de leur fuite. Son état faisait l’objet d’un examen technique dimanche soir, a précisé le Louvre.

Le musée a qualifié le vol de « casse du siècle ». Les autorités françaises, épaulées par Interpol, ont lancé une vaste traque internationale. En attendant, la galerie d’Apollon a été fermée au public, et les experts s’attellent à évaluer les pertes historiques et symboliques de ce cambriolage sans précédent.

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