Alors qu’il n’était pas initialement convié, Mahmoud Abbas participe finalement au sommet international de Charm El-Cheikh consacré à l’avenir de Gaza. Benyamin Nétanyahou, lui, a refusé l’invitation de Donald Trump, invoquant la fête juive de Chemini Atzeret. Une absence qui en dit long sur les équilibres diplomatiques du moment.

Le sommet de la paix organisé ce lundi 13 octobre à Charm El-Cheikh, en Égypte, devait symboliser le renouveau diplomatique autour du conflit israélo-palestinien. Réunissant une vingtaine de dirigeants mondiaux sous la coprésidence du président américain Donald Trump et de son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement visait à esquisser les contours d’un “après-guerre” à Gaza. Mais c’est surtout l’équation des présences et des absences qui a marqué le début du sommet.

D’abord, celle, inattendue, de Mahmoud Abbas. Le président de l’Autorité palestinienne, qui n’était pas invité dans un premier temps, a finalement reçu dimanche soir “l’approbation officielle” du Caire, selon le quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid. Une volte-face qui ferait suite à d’intenses pressions diplomatiques venues de Ramallah et d’autres capitales arabes pour garantir une représentation palestinienne légitime lors des discussions.

En revanche, Benyamin Nétanyahou, lui, n’a pas fait le déplacement. Le Premier ministre israélien, que Donald Trump avait personnellement invité à participer, a décliné l’offre à la dernière minute. Selon The Times of Israel, il a justifié son absence par la célébration de Chemini Atzeret-Simhat Torah, une fête juive pendant laquelle les dirigeants israéliens évitent traditionnellement de voyager. Une décision officielle, mais dont la portée symbolique n’a échappé à personne.

D’après la chaîne israélienne N12, Washington et Le Caire avaient pourtant multiplié les contacts diplomatiques ces dernières heures pour convaincre Nétanyahou de se rendre en Égypte, jusqu’à un échange téléphonique “le premier depuis longtemps” entre le dirigeant israélien et le président Al-Sissi. Mais le Premier ministre a préféré rester en Israël pour superviser le retour des vingt derniers otages vivants de Gaza — un événement qualifié d’“historique” par la presse israélienne.

Du côté américain, Donald Trump a salué la présence de Mahmoud Abbas à Charm El-Cheikh, y voyant une “bonne chose” pour le processus de paix, selon le site Axios. Le président français Emmanuel Macron a lui aussi salué un “très bon signal”, soulignant que cette participation reconnaissait “le rôle de l’Autorité palestinienne comme instance légitime” et appelant à placer les Palestiniens “au cœur de la gouvernance de Gaza”.

Cette configuration inattendue, marquée par la présence de Mahmoud Abbas et l’absence de Benyamin Nétanyahou, reflète les fractures persistantes autour de la question palestinienne. À Charm El-Cheikh, les discussions s’annoncent délicates : si la paix reste officiellement à l’ordre du jour, c’est bien la recomposition des alliances régionales qui semble se jouer en coulisse.

Courrier international – “Mahmoud Abbas participe finalement au ‘sommet de la paix’ sur Gaza, pas Benyamin Nétanyahou”, 13 octobre 2025 – courrierinternational.com
Al-Araby Al-Jadid – Report on Palestinian participation in Charm El-Cheikh summit, octobre 2025 – alaraby.co.uk
The Times of Israel – Netanyahu skips Gaza peace summit for Simhat Torah holiday, 13 octobre 2025 – timesofisrael.com
Axios – Trump says Abbas’s presence at Gaza peace summit is ‘a good thing’, 13 octobre 2025 – axios.com