Une photo de campagne a mis le feu aux poudres à Lyon. Lors d’une opération de tractage en faveur de Jean-Michel Aulas, candidat aux municipales de 2026, la présence d’anciens militants du Rassemblement national a suscité la colère d’un adjoint écologiste. L’équipe du président de l’Olympique lyonnais, elle, minimise et dénonce une polémique « artificielle ».
La campagne municipale lyonnaise prend déjà des allures de ring politique. Ce samedi 11 octobre, une opération de tractage organisée sur le marché du quai Saint-Antoine en soutien à Jean-Michel Aulas, candidat déclaré à la mairie de Lyon, a provoqué un vif échange sur les réseaux sociaux.
Tout est parti d’un cliché diffusé sur X (ex-Twitter) par Pierre Oliver, maire LR du 2ᵉ arrondissement, meilleur ennemi des écoligisteet soutien d’Aulas, où l’on aperçoit plusieurs bénévoles posant autour du candidat. Parmi eux : Cédric Mermet, ancien candidat RN aux législatives de 2024 dans la 14ᵉ circonscription du Rhône, et Jean-Stéphane Chaillet, premier adjoint de Pierre Oliver, passé par le Front national dans les années 1990.
L’image a fait bondir Valentin Lungenstrass, adjoint écologiste au maire de Lyon Grégory Doucet, qui a dénoncé sur X la présence de ces figures issues de l’extrême droite :
« Les soutiens de Jean-Michel Aulas tractent avec deux anciens du FN/RN. La même ligne qu’au national : les irresponsables ? #NoPasaran », a-t-il écrit.
Contacté par Le Progrès, Jean-Stéphane Chaillet a confirmé son passage au FN « entre 1995 et 1998 », précisant qu’il s’agissait d’une« information de notoriété publique ». L’élu LR se dit surpris de la polémique : « Ça n’a pas gêné M. Lungenstrass en 2020 pendant toute la mandature au conseil du 2ᵉ arrondissement », a-t-il répliqué.
De son côté, Pierre Oliver a fermement défendu ses soutiens :
« Aucun membre du RN chez nous. Juste des Lyonnais qui bossent, qui s’engagent et qui croient en l’avenir. » Le maire du 2ᵉ arrondissement a aussi renvoyé la balle aux écologistes : « Veillez simplement à ne pas finir, vous, en alliance avec LFI. Pendant ce temps, nous avançons pour Lyon. »
Aucun membre du RN chez nous. Juste des Lyonnais qui bossent, qui s’engagent et qui croient en l’avenir. Veillez simplement à ne pas finir, vous, en alliance avec LFI… Pendant ce temps, nous avançons pour Lyon.@vlungenstrass
Quant à Cédric Mermet, l’ancien candidat RN, il avait officiellement quitté le parti d’extrême droite en mars 2025, déclarant ne plus se reconnaître « ni dans son projet ni dans son incarnation ». Passé depuis chez Les Républicains, il assure aujourd’hui « œuvrer pour une droite républicaine et constructive ».
Mais cette double présence d’anciens du RN alimente les critiques des adversaires d’Aulas, accusé de brouiller les frontières idéologiques à l’approche du scrutin.
Ces révélations interviennent également au moment où la journaliste de Libération, Maïté Darnault a publié un article sur l’ancien président de l’Olympique lyonnais, soulignant qu’il a « entretenu un rapport pour le moins ambigu avec les supporteurs d’extrême droite du groupuscule de la Mezza ».
Sources : – Le Progrès – Lyon : polémique autour de la présence d’ex-RN lors d’un tractage pour Jean-Michel Aulas, 12 octobre 2025 – leprogres.fr – Lyon Capitale – Municipales 2026 : les attaques s’intensifient entre écologistes et soutiens d’Aulas, 13 octobre 2025 – lyoncapitale.fr – Actu Lyon – Des anciens du RN dans la campagne Aulas ? Polémique à Lyon, 13 octobre 2025 – actu.fr