Auditionnée mardi 7 octobre par la commission de la Culture et de la Communication du Sénat, la présidente de France Télévisions a défendu son groupe contre des accusations de partialité et de déficit. Elle a notamment affirmé que France Télévisions ne pratique pas le même métier que CNews, qualifiée de « chaîne d’opinion ».
À l’issue de près de deux heures d’audition, Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, a tenu à clarifier sa position face aux critiques de certains sénateurs quant à la neutralité et à la ligne éditoriale du service public. « Nous ne faisons pas le même métier », a-t-elle lancé en guise de distinction entre France Télévisions et CNews, cette dernière étant selon elle une chaîne revendiquée d’opinion.
L’audition, organisée dans un contexte tendu autour des finances du groupe France Télévisions et des accusations de partialité après l’affaire Legrand-Cohen, a donné lieu à des échanges vifs. Le sénateur Max Brisson (LR) a reproché à Mme Ernotte d’avoir elle-même qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite », y voyant une faute éthique. En réponse, la dirigeante a affirmé que CNews avait effectivement un statut de média d’opinion, ce qui l’écarte, selon elle, de la mission de service public qu’elle dirige.
Au cours de l’audition, Delphine Ernotte a rappelé que France Télévisions est soumis au pluralisme, à l’indépendance éditoriale et à des missions de garantie d’une information équilibrée. Elle a défendu la pertinence de ses choix en matière de programmes et de budgets, dans un contexte où le groupe doit faire face à des contraintes financières sévères, selon elle.
Dans un entretien récent, Mme Ernotte avait dénoncé une « campagne de dénigrement systématique » menée par la galaxie médiatique de Vincent Bolloré, dont CNews fait partie, qu’elle accuse de vouloir « la peau de l’audiovisuel public ». Elle avait conduit à affirmer publiquement que « CNews est un média d’opinion » et même une « chaîne d’extrême droite ».
La question du financement du service public était également sur la table : Delphine Ernotte a plaidé pour que le service public audiovisuel soit soutenu en ces temps où sa mission apparaît, selon elle, comme un « bouclier » pour la démocratie.
Cette audition marque une étape dans le bras de fer politique autour de l’audiovisuel français, où les frontières entre information, opinion et influence médiatique sont de plus en plus scrutées.
Sources :
Le Point – « Il n’est pas l’heure de désarmer l’audiovisuel public : Delphine Ernotte défend France Télévisions » – 08 octobre 2025 Le Point.fr
Public Sénat – « France Télévisions : finances, affaire Legrand-Cohen, CNews… Delphine Ernotte Cunci sur le grill des sénateurs » – 2025 Public Sénat
Le Monde – « La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public » – 18 septembre 2025