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Agnès Evren. Image : Capture d'écran Public Sénat.

49.3 abandonné : Agnès Evren prévient que Les Républicains « ne se braderont pas » malgré l’ouverture annoncée de Lecornu

En renonçant à l’usage du 49.3, Sébastien Lecornu entend redonner du poids au Parlement et ouvrir la voie à des compromis. Invitée de Public Sénat et LCP, la sénatrice LR Agnès Evren met toutefois en garde : les Républicains ne céderont pas sur leurs « lignes rouges », notamment la réforme des retraites et la baisse des dépenses publiques.

C’est un geste politique fort : Sébastien Lecornu a annoncé qu’il renonçait à recourir à l’article 49.3 de la Constitution, symbole honni d’un passage en force à l’Assemblée nationale. Une décision qui vise à tendre la main à la gauche, mais qui oblige également le Premier ministre à consolider son socle parlementaire sur la droite.

Invitée ce vendredi 3 octobre de l’émission Parlement hebdo sur Public Sénat et LCP, la sénatrice LR de Paris Agnès Evren a salué ce changement de méthode, tout en soulignant la difficulté de la tâche : « Désormais, le centre de gravité s’est déplacé vers le Parlement. Sénateurs et députés vont devoir prendre leurs responsabilités. L’objectif, c’est de trouver des compromis, mais je le dis en toute lucidité : ça va être très compliqué. »

Depuis plusieurs jours, la droite multiplie les avertissements. Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a fait savoir que son parti n’entendait pas « entrer dans le prochain gouvernement » sans garanties solides. Dans le même esprit, Agnès Evren insiste : « J’entends le message du Premier ministre, qui redonne le pouvoir au Parlement, mais il n’est pas question pour nous de se brader. »

Les conditions posées par Les Républicains

La droite revendique trois piliers programmatiques. D’abord, une baisse des dépenses publiques sans hausse d’impôts. L’élue fustige notamment la « taxe Zucman », un impôt minimal sur les patrimoines les plus élevés, qu’elle juge être « une pure folie ». « Il faut arrêter de stigmatiser les plus riches. Ils créent de la richesse et de l’emploi », estime-t-elle, tout en plaidant pour la fin de certaines « suroptimisations fiscales ».

Deuxième axe : le travail doit « payer davantage ». Les Républicains proposent ainsi de plafonner une allocation familiale unique à 70 % du Smic, afin que les revenus issus des aides sociales ne dépassent pas ceux du travail. Enfin, le parti met en avant des exigences sur les sujets régaliens : immigration, sécurité et autorité.

La réforme des retraites, ligne rouge absolue

Sur un point, Agnès Evren se montre inflexible : pas question de revenir sur la réforme des retraites. « On ne peut pas se permettre d’abroger ou de suspendre la réforme, c’est la seule qui nous permet aujourd’hui de réduire notre dette », martèle-t-elle, tout en promettant également un  » retour à l’autorité « .

Présent sur le plateau de Public Sénat, le député PS Arthur Delaporte a fulminé : «  Nous ne pouvons pas accepeter ces refus de principe des Républicains « .

Le Premier ministre a promis d’améliorer le dispositif en matière de pénibilité, notamment pour les femmes, mais il a esquivé la question de l’âge légal de départ, devenu un totem pour la gauche.

La renonciation au 49.3 ouvre donc une séquence politique inédite. Entre compromis nécessaires et lignes rouges affirmées, Sébastien Lecornu devra naviguer dans une Assemblée tripartite où aucune majorité claire ne se dessine.

Sources :
Public Sénat – Renoncement au 49.3 : “Sébastien Lecornu redonne le pouvoir au Parlement, mais il n’est pas question pour nous de se brader”, avertit Agnès Evren (03 octobre 2025) – lien

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