Le lundi 1er septembre 2025, jour de la rentrée scolaire, Caroline Grandjean‑Paccoud, directrice d’une petite école à Moussages, dans le Cantal, s’est suicidée. Ce drame survient après plusieurs mois de harcèlement homophobe intense : tags insultants, lettres de menace anonymes et une indifférence institutionnelle qui a profondément isolé cette enseignante courageuse.

Depuis décembre 2023, une succession d’insultes lesbophobes — « sale gouine », « pédophile », « va crever » — a été affichée sur les murs de l’école ou glissée dans la boîte aux lettres de l’établissement. Malgré les cinq plaintes déposées, aucune enquête ne semble avoir abouti. L’Éducation nationale, la mairie et les parents d’élèves sont signalés par plusieurs sources comme n’ayant pas apporté le soutien nécessaire à Caroline.

La femme de Caroline, Christine Grandjean‑Paccoud, a exprimé dans un entretien à France  2 que c’est avant tout l’« absence de soutien » qui a précipité la tragédie. Plusieurs témoignages font état de messages de la mairie exprimant un soulagement face à son absence de l’école, plutôt qu’un appui.

Trois jours après le drame, une manifestation a eu lieu à Paris avec la participation d’associations LGBT+ et de personnels de l’éducation. Près de 200 personnes ont brandi des pancartes telles que « La lesbophobie tue » et « Ministère mortifère, lesbiennes en colère », dénonçant l’inaction du ministère face aux violences LGBTphobes. La lettre poignante de la conjointe de Caroline a notamment été lue publiquement : « Tu m’aimais, tu aimais une femme et tu en es morte ».

Par ailleurs, le Syndicat des directeurs et directrices d’école (S2DE) a appelé à observer une minute de silence et à afficher un dessin de l’artiste Remedium devant les établissements scolaires. Une cagnotte solidaire a également été lancée, recueillant plus de 13 000 euros pour la famille. Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé avoir saisi l’inspection générale pour faire la lumière sur les circonstances de cette disparition tragique.