Une pompe cardiaque innovante conçue à Clichy par la start-up CorWave a été implantée pour la première fois chez un patient australien à Sydney. Ce dispositif biomimétique, qui reproduit les battements naturels du cœur, ouvre la voie à une révolution médicale mondiale pour l’insuffisance cardiaque.
À Sydney, le 28 mai dernier, les équipes du St Vincent’s Hospital ont réalisé une intervention chirurgicale historique en implantant chez un patient australien de 67 ans la pompe cardiaque de nouvelle génération développée par la start-up française CorWave. L’homme, atteint d’insuffisance cardiaque avancée, a rapidement ressenti les bienfaits de ce dispositif inédit. « À la sortie de l’opération, il nous a indiqué avoir l’impression d’avoir 21 ans à nouveau », a relaté Louis de Lillers, directeur général de CorWave.
Fruit de plus d’une décennie de recherche et d’un investissement de près de 130 millions d’euros depuis sa création en 2012, cette pompe cardiaque est le résultat d’une technologie unique au monde. Contrairement aux pompes rotatives classiques qui produisent un débit sanguin continu et dérèglent le système cardiovasculaire, la pompe CorWave repose sur la technologie de membrane ondulante, inspirée de la nage des animaux aquatiques. Ce mécanisme reproduit fidèlement le rythme pulsatile du cœur, maintenant ou restaurant le pouls des patients, tout en ajustant automatiquement le débit selon l’activité, qu’il s’agisse de repos ou d’effort.
L’entreprise, qui a inauguré en 2023 son usine à Clichy, emploie désormais une centaine de personnes et prévoit d’augmenter la cadence de production pour atteindre 10 000 pompes par an. Un marché considérable s’ouvre ainsi à elle, alors qu’aujourd’hui seulement 6 000 à 7 000 nouvelles implantations sont effectuées chaque année dans le monde, dont à peine 200 en France avant la pandémie. Selon Louis de Lillers, « rien que dans l’Hexagone, 4 000 patients pourraient en bénéficier », un chiffre révélateur du faible taux de pénétration de ce dispositif pourtant vital.
Cette pompe, d’une taille équivalente à une balle de tennis et commercialisée entre 90 000 euros en Europe et 130 000 dollars aux États-Unis, a trois objectifs fondamentaux : réduire drastiquement les risques de complications, permettre aux patients de retrouver une vie plus active, et favoriser la rémission possible de l’insuffisance cardiaque chez certains d’entre eux. Les essais cliniques se poursuivront jusqu’à la fin de l’année sur quatre patients, dont l’un suivi à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, avant un déploiement plus large à l’international.
Cette avancée française intervient alors que Carmat, l’entreprise fondée en 2008 et connue pour son cœur artificiel Aeson, a annoncé lundi 30 juin être en cessation de paiements, faute de financements suffisants pour payer ses créanciers.
Source : Le Parisien.