Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé, mercredi 4 juin, l’arrestation au Maroc de Badiss Mohamed Amide Bajjou, un Franco-Marocain de 24 ans soupçonné d’être à la tête d’un réseau criminel responsable d’enlèvements à répétition dans le milieu des cryptomonnaies en France. Une série de faits inquiétants surnommés « cryptorapts » par les enquêteurs.
Le suspect, interpellé à Tanger par les forces de police marocaines, faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol pour extorsion et enlèvement en bande organisée. Sa capture a été rendue possible grâce à une étroite collaboration entre les autorités françaises et marocaines. Le ministre a salué « l’excellente coopération judiciaire entre nos deux pays, en particulier contre la criminalité organisée ».
Le rapt du cofondateur de Ledger au cœur de l’affaire
D’après Le Parisien, Badiss Bajjou serait impliqué dans l’enlèvement le plus médiatisé de cette série noire : celui de David Balland, cofondateur de la société Ledger, spécialisée dans la sécurisation des portefeuilles de cryptomonnaies. Fin janvier 2025, Balland et sa compagne avaient été kidnappés, séquestrés, et torturés — un doigt du chef d’entreprise avait été sectionné. Sa compagne fut retrouvée ligotée dans un véhicule.
Cette affaire avait choqué l’opinion publique et mobilisé les services spécialisés de lutte contre le grand banditisme. Au moins neuf personnes ont été mises en examen dans ce dossier.
Des jeunes recrutés pour commettre les rapts
Le 30 mai dernier, 25 jeunes âgés de 16 à 23 ans ont également été mis en examen à Paris. Ils sont suspectés d’avoir participé à des tentatives d’enlèvement, à Paris et près de Nantes, sur commande de réseaux opérant depuis l’étranger.
Badiss Mohamed Amide Bajjou est également soupçonné d’avoir commandité depuis le Maroc l’enlèvement d’une femme de 56 ans dans les Yvelines, en 2023, afin de contraindre son fils à verser une rançon en cryptomonnaie.
Cette arrestation marque une avancée importante pour les autorités françaises, confrontées à une nouvelle forme de criminalité violente, mêlant cyber-finance, extorsion et réseaux internationaux.
Source : Huff Post.
