Lors de son discours d’ouverture au forum de défense Shangri-La Dialogue à Singapour, ce vendredi 30 mai 2025, Emmanuel Macron a provoqué la colère de Pékin en établissant un parallèle entre une éventuelle invasion de Taïwan par la Chine et l’agression russe contre l’Ukraine. Une comparaison qui a immédiatement suscité une vive réaction diplomatique de la Chine.

À la tribune du forum stratégique asiatique, le président français a déclaré :

« Si nous considérons que la Russie peut être autorisée à s’emparer d’une partie du territoire de l’Ukraine sans réaction de l’ordre mondial, que dira-t-on au sujet de ce qui pourrait se passer à Taïwan ? »

Ce parallèle entre deux dossiers ultrasensibles — l’intégrité territoriale de l’Ukraine et le statut contesté de Taïwan— a été jugé inacceptable par Pékin. L’ambassade de Chine à Singapour a réagi en dénonçant ces propos et en estimant qu’il s’agissait de deux situations « de natures différentes, et en aucun cas comparables ».

Pékin fustige une « ingérence étrangère »

Dans un communiqué sévère, la diplomatie chinoise a rappelé sa doctrine :

« Il n’y a qu’une seule Chine au monde, et Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois. »

Depuis 1949, Taïwan fonctionne comme un État autonome, mais Pékin n’a jamais renoncé à reprendre l’île, y compris par la force. Ces dernières années, la Chine intensifie ses manœuvres militaires autour de Taïwan, ravivant les craintes d’un conflit ouvert dans la région Indo-Pacifique.

Macron met en garde sur la présence de la Corée du Nord en Europe

Le chef de l’État français a également lancé un avertissement indirect à la Chine :

« Si la Chine ne veut pas que l’Otan soit impliquée en Asie, elle doit empêcher clairement la Corée du Nord d’être impliquée en Europe. »

Une allusion aux informations selon lesquelles des soldats nord-coréens auraient été déployés en soutien à la Russie en Ukraine, un fait que les États-Unis ont également dénoncé.

Les tensions montent dans la région

Alors que les États-Unis continuent de renforcer leurs alliances en Asie-Pacifique, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a affirmé que la Chine se prépare chaque jour à une invasion de Taïwan, mettant en garde contre une accélération militaire inquiétante.

Dans ce contexte tendu, les propos d’Emmanuel Macron placent la France au cœur d’un débat géopolitique mondials ur l’équilibre des puissances en Asie, au risque de froisser Pékin mais en cohérence avec le soutien à l’ordre international basé sur le droit.