Alors que la guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase d’incertitude stratégique, la Russie a proposé à l’Ukraine un nouveau cycle de discussions bilatérales le 2 juin prochain à Istanbul. Une annonce perçue par certains comme un geste diplomatique, par d’autres comme une opération de communication sans garantie de sérieux.
Mercredi 28 mai, Moscou a officiellement proposé à Kiev de reprendre les discussions directes à Istanbul, un lieu déjà connu pour avoir accueilli de précédents pourparlers en mai. L’objectif affiché : répondre aux attentes de la communauté internationale, notamment des États-Unis, qui réclament des avancées concrètes vers une sortie de guerre.
« Ceux intéressés par le succès du processus de paix soutiennent la tenue d’un nouveau cycle de négociations à Istanbul », a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
Kiev attend toujours un mémorandum
Du côté ukrainien, l’ouverture au dialogue est réelle, mais conditionnée. Le ministre de la Défense ukrainien, Rusten Oumerov, a affirmé que l’Ukraine n’était « pas opposée » à la reprise des discussions, à condition que la Russie transmette au préalable un mémorandum clair sur ses propositions de paix.
« Nous attendons leur mémorandum afin que la réunion ne soit pas creuse et permette réellement de nous rapprocher de la fin de la guerre », a-t-il précisé, en rappelant que Kiev avait déjà transmis le sien à Moscou.
Les États-Unis haussent le ton, mais sans sanctions
Cette relance diplomatique intervient alors que le président américain Donald Trump a exprimé cette semaine son impatience face au blocage du processus. Il a accusé Vladimir Poutine d’être « devenu fou » et de « jouer avec le feu », tout en s’abstenant d’annoncer de nouvelles sanctions contre la Russie.
Un positionnement ambigu qui révèle les limites de la pression occidentale dans ce dossier complexe où les lignes rouges sont nombreuses et mouvantes.
Réelles négociations ou stratégie dilatoire ?
La proposition russe de retour à la table des négociations suscite donc autant d’espoirs de désescalade que de scepticisme. Sans engagements clairs sur le contenu des discussions, Kiev redoute un piège diplomatique ou un simple exercice de communication destiné à calmer les critiques internationales, sans volonté réelle de compromis.
Source : Midi Libre.
