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Israël : Une centaine de soldats se seraient suicidés depuis octobre 2023, selon Ha’Aretz

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Alors qu’Israël poursuit son offensive militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza, une enquête du quotidien Ha’Aretz met en lumière un phénomène tabou : les suicides de soldats israéliens souffrant de stress post-traumatique. Plus d’une centaine de militaires se seraient donné la mort depuis le début du conflit, un chiffre que l’armée tente de minimiser.

Depuis octobre 2023, et en particulier depuis la relance de l’offensive israélienne en mai 2025, des dizaines de milliers de réservistes ont été rappelés. Parmi eux, un nombre croissant de soldats déjà diagnostiqués comme souffrant de troubles psychiques graves. Une décision assumée par l’état-major, malgré les risques humains et moraux qu’elle soulève.

Des chiffres volontairement dissimulés

L’enquête du journaliste Tom Levinson, publiée le 18 mai 2025 dans Ha’Aretz, révèle que Tsahal refuse aujourd’hui de publier les chiffres officiels des suicides pour l’année en cours. Le précédent communiqué faisait état de 35 suicides en service actif, dont 28 en 2024. Mais selon les recoupements du journal, plus de 100 militaires se seraient donné la mort, dans l’ombre et le silence, après avoir été remobilisés pour la guerre à Gaza.

Le cas d’Eliran Mizrahi, conducteur de bulldozer militarisé originaire de Maale Adumim, a marqué les esprits. Traumatisé par les ordres reçus – “aplatir tout Palestinien rencontré” –, il s’est suicidé deux jours avant d’être redéployé. Son nom a été l’un des rares à émerger publiquement.

Un tabou militaire et psychologique

Pourquoi remobiliser des soldats reconnus inaptes psychologiquement ? Selon Levinson, l’état-major israélien redoute une “boîte de Pandore” : que des milliers de soldats traumatisés refusent de combattre, révélant une armée affaiblie face au Hamas. Ainsi, même les réservistes en état de choc sont pressés de “prendre sur eux” et de taire leur souffrance.

Un témoignage glaçant illustre cette politique : Amiel Benaïm, réserviste de 29 ans, raconte qu’une psychologue militaire lui a conseillé de “prendre sur lui et avoir honte”, ajoutant qu’aucun trouble psychique ne justifiait une démobilisation. « Elle m’a presque convaincu que la seule solution, c’était le suicide », confie-t-il.

Des milliers de soldats touchés

Les chiffres officiels sont contestés par des sources indépendantes, qui évoquent plus de 17 000 réservistes et 9 000 soldats d’active souffrant de TSPT. Mais l’armée ne reconnaît que les cas de suicide post-démobilisation. Ce silence officiel nourrit un malaise croissant, y compris dans la société civile israélienne, qui commence à interroger le coût humain de cette guerre.

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